Mars 2010. Ford vend Volvo à l'ambitieux constructeur chinois Geely pour 1,8 milliard US. Cette liquidation cachète l'implication du constructeur américain dans plusieurs marques de luxe européennes, une aventure lancée en 1987 avec l'acquisition d'Aston Martin. C'était la dernière à se faire vendre, deux ans après l'achat du groupe Jaguar-Land Rover par le géant indien Tata. Depuis, rien n'a véritablement changé, Volvo est toujours une figurante dans l'ombre des concurrents allemands. La marque n'est néanmoins pas morte, le Concept Coupé en témoigne.

Le Concept Coupé, une étude de style présente à Francfort, a le mandat bien clair de modifier les perceptions, d'annoncer une identité plus dynamique. Pour l'exécution, c'est particulièrement réussi. Inspirée d'une gloire du passé, la P1800, la voiture popularisée par la série télévisée des années 60 Le Saint, son design est marqué par une grande pureté.

Elle reprend la notoire grille avant, mais l'emballe d'une calandre particulièrement musclée dont la découpe pourrait rappeler un autre véhicule concept aussi présenté à Francfort cette année, l'Audi Quattro. Si l'on se fie aux esquisses du prochain XC90 dévoilées dernièrement, ses phares à diodes positionnées en T devraient par ailleurs se retrouver sur les prochains modèles Volvo.

Sous cette très belle robe se cache un tout nouveau châssis, le SPA (Scalable Product Architecture), conçu entièrement à l'interne pour fournir des fondations malléables aux ingénieurs de la marque. Sous le capot, on retrouve une mécanique hybride électrique, la tendance du moment chez les sportives. Sa combinaison est particulièrement inédite : une quatre-cylindres de 2 l suralimentée par un compresseur volumétrique et un turbocompresseur. Un moteur électrique est également déposé sur le train arrière pour produire une puissance totale de 400 chevaux et 443 livres-pied de couple.

Renverser la vapeur

Volvo espère évidemment que ces avancées techniques feront inverser la décroissance qui l'affecte depuis le début de l'année. Le fabricant suédois a vendu 6 % de moins de véhicules lors des six premiers mois de l'année 2013 en comparaison avec l'année précédente. L'aspect concurrentiel des produits offerts ainsi que leur fiabilité soulèvent des questionnements qui affectent indéniablement les ventes. Seule embellie au tableau, Volvo croit pouvoir atteindre le seuil de la rentabilité cette année.

Avec une telle voie stylistique, ou même la mise en production d'un tel modèle, Volvo pourrait certainement mieux consolider son identité, voire susciter réellement l'intérêt. Son axe de différenciation est plutôt ambigu depuis que la marque a laissé tomber la sécurité comme élément différenciateur central.