Les ventes de voitures neuves en Espagne ont encore chuté en avril, de 21,7% sur un an, renouant avec ses niveaux d'il y a près de 20 ans, a annoncé jeudi l'Association nationale des fabricants d'automobiles Anfac.

Au total, 56 250 voitures ont été immatriculées sur le mois, un niveau qualifié d'«extrêmement bas» par l'Anfac, qui souligne que, dans un contexte de récession, «le marché ne montre aucun signe de reprise, bien au contraire».

Depuis le début de l'année, le marché est dans le rouge, avec une baisse des ventes de 7%, à 260 369 unités.

Dans ce pays empêtré dans la crise, le marché automobile avait déjà souffert en 2011, avec des immatriculations en chute de 17,7% à 808 059 unités, retombant à leur plus bas niveau depuis 1993.

«Le mois d'avril a porté un nouveau coup au secteur automobile, avec un volume plus proche de celui des années 1990 que de l'actualité», a regretté dans un communiqué David Barrientos, directeur de communication de l'Anfac.

«Et une conséquence immédiate de cette baisse continuelle du marché est qu'augmente la vulnérabilité de nos usines», a-t-il souligné.

Même si elle n'a pas de constructeur national, l'Espagne héberge 18 usines de 10 fabricants, lui permettant d'être le deuxième producteur européen de voitures, devant la France.

«Jusqu'à maintenant, grâce au comportement des exportations, nos usines ont gardé des rythmes acceptables de fabrication, mais la conjoncture économique des principaux pays destinataires de nos véhicules marque elle aussi le coup, ce qui menace une des voies de croissance», a estimé David Barrientos.

Cela pourrait avoir de lourdes conséquences en termes d'emplois, dans un pays qui affiche déjà un taux de chômage record (24,44%).

«Les choses sont pires que prévu, en raison de l'entrée du pays en récession, ce qui nous laisse penser que le volume de ventes pour cette année devrait être sous les 780 000 unités, 3,5% de moins que l'an dernier», a ajouté Juan Antonio Sanchez Torres, président de l'association de concessionnaires Ganvam.

L'Espagne a renoué au premier trimestre avec la récession, à peine deux ans après en être sortie, avec un recul du PIB de 0,3%.