Plus de 25 ans après la fin de sa commercialisation, la Renault 5 pourrait renaître de ses cendres. Le constructeur français y penserait sérieusement. Il reste à lui trouver une place.

La renaissance de modèles emblématiques est une tendance lourde dans l'industrie automobile. Il n'y a qu'à penser à la Coccinelle de Volkswagen, à la Mini de BMW ou encore à la 500 de Fiat. En France, Citroën a attribué à sa C3 des allures de sa célèbre 2CV. Sans clamer pour autant que c'était une nouvelle «deudeuche». Plus récemment, il a réutilisé le nom DS pour sa nouvelle gamme.

Toutes ces nouvelles versions ont ceci de commun qu'elles étaient (très) petites à l'origine et qu'elles évoluent à présent dans des gammes citadine ou sous-compacte plus imposantes. En somme, elles ont pris de la bouteille. Et la gamme des petites voitures par la même occasion.

À son tour, Renault pense accorder une seconde jeunesse à sa petite voiture la plus emblématique des années 70 et 80: la R5. Une voiture si populaire à l'époque qu'elle s'est très bien vendue jusqu'en... Amérique du Nord. On l'a connue au Québec sous les fameux sobriquets de «Le Car» ou «La Cinq». La Cinq - ou R5 - est devenue la Super 5 dans les années 90, version que l'on n'a jamais vue de ce côté de l'Atlantique. Verra-t-on un jour sa nouvelle version? (On a le droit de rêver.)

Son retour en Europe a été évoqué du bout des lèvres par le grand manitou du marketing du groupe Renault, Stephen Norman, auprès d'Autocar et de Cartech. «Nous pensons sérieusement au retour de la Renault 5 afin de soutenir la Clio.» Mais, car il y a un mais, la R5 «devra offrir plus qu'une Twingo».

La R5 a disparu de la circulation avec l'avènement de la Clio et la sortie de la petite Twingo au début des années 90. L'une s'est démarquée par sa polyvalence, l'autre par son originalité.

Si elle voit le jour, la nouvelle R5 devra se tailler une place entre ces deux voitures. Même si la Twingo n'a pas répondu à toutes les attentes, cette seule obligation refroidit les ardeurs des amateurs et des observateurs. D'autant plus que la quatrième génération de la Clio devrait être présentée au prochain Mondial de l'auto à Paris, à l'automne. En somme, une éventuelle R5 pourrait causer un embouteillage dans la gamme. C'est pourquoi elle devra se différencier technologiquement.

Et esthétiquement. Ce n'est pas parce qu'il ferait revivre cette icône que Renault opterait pour un style rétro, a prévenu Stephen Norman. N'oublions pas que Renault tend vers le haut de gamme et une nouvelle identité esthétique.

Toutes les conditions ne sont manifestement pas réunies pour un tel retour, mais la porte de la voiture n'est pas définitivement claquée non plus.