L'appellation - contraction de «vélocité» et de «roadster» - fait sourire. Son apparence tout autant. Et puis après? Le Veloster fait les beaux jours de Hyundai qui peine à satisfaire à la demande. Gros succès en vue à la condition de ne pas avoir d'attentes (sportives) trop élevées.

La recette n'a rien de bien compliqué. D'ailleurs, Hyundai l'a déjà expérimentée. Ah bon? Mais si!

Souvenez-vous de ce petit coupé inoffensif nommé Scoupe commercialisé dans les années 90. Eh bien! le Veloster, c'est un peu la même chose. Son héritier direct, alors? Si l'on veut, puisque tout comme le Scoupe, le Veloster fait sienne la base technique de l'Accent (à l'époque, celle-ci s'appelait Excel). Le Veloster reprend le concept des trois portes latérales, déjà vu chez Saturn (SC), mais le constructeur sud-coréen pousse l'audace un peu loin.

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Plutôt qu'une ouverture antagoniste comme c'était le cas pour l'américaine, la troisième porte du Veloster s'ouvre, elle, dans le «bon» sens. Ce faisant, elle permet aux occupants des places arrière d'entrer ou de sortir à leur guise. Puisque nous y sommes - à l'arrière -, précisons que le volume y est adéquat à la condition de savoir composer avec le manque d'espace pour la tête. Le volume du coffre est pour sa part convenable.

Placé sous la direction d'un ex-designer de BMW, Thomas Burkle, le Veloster mélange bien d'autres genres. On retrouve un peu de Honda (hayon) et de Citroën (renfoncement sous les phares) dans ce dessin qui ne trouve jusqu'ici aucun écho au sein de la gamme du constructeur sud-coréen. Nouvelle tendance? On en doute.

Sans être aussi originale que la carrosserie, la présentation intérieure a le mérite de chercher à nous distraire de la grande série. Certains éléments sont joliment dessinés (les appuie-bras par exemple), mais la décoration demeure néanmoins un brin austère, comme certaines productions allemandes. Une question de goût.

En revanche, la qualité de la fabrication va faire l'unanimité. L'assemblage est sérieux, mais certains matériaux sonnent creux. Pour nous faire oublier cela, Hyundai saupoudre quelques accessoires qui ne manqueront pas d'en distraire plus d'un. On retrouve notamment un bouton-poussoir en guise de clé de démarrage, des sièges baquets chauffants, un toit panoramique vitré pour mieux observer les étoiles et une caméra de recul pour compenser la piètre visibilité arrière de ce véhicule.

La liste des caractéristiques de série est assez étoffée et la fourchette de prix assez serrée, ce qui contribue à rendre l'offre intéressante. À cela il convient d'ajouter une garantie complète.

Sans prétention

La silhouette, l'empreinte de la bande de roulement sur la chaussée et surtout les deux sorties d'échappement rectangulaires entretiennent, un temps, l'illusion. Celle-ci se dissipe en 10 secondes, temps nécessaire au Veloster pour atteindre les 100 km/h au départ. C'est lent! Et les reprises? Laborieuses. Sans doute pourrez-vous toujours retrancher un dixième de seconde ou deux ici et là.

Pour cela, il faut cependant savoir jouer avec les six rapports de la boîte manuelle (une automatique à double embrayage se propose en option) pour maintenir le régime du moteur au-dessus des 3000 tours/minute. En dessous, le quatre-cylindres de 1,6 litre est aussi plat qu'une planche à repasser. Son rendement à proprement dit n'est pas en cause. Cette mécanique priorise la consommation à la performance, voilà tout!

Peut-être le Veloster aurait-il été plus économique et plus performant encore s'il avait été moins lourd. Cela ne l'aurait cependant pas forcément rendu plus agréable à conduire pour autant. La direction à assistance électrique manque de constance. On la souhaiterait plus ferme en appui dans les courbes, plus rapide dans les enchaînements.

On aurait également aimé une suspension arrière moins sautillante sur les bosses, un train avant plus incisif, plus accrocheur. Un freinage plus énergique. Des aides à la conduite moins intrusives, plus silencieuses (elles s'annoncent en fanfare) et plus efficaces aussi. Arrêtons ici. Voyez comme on oublie bien vite les origines de cette auto! Aurait-on critiqué de la même manière une Accent? Non, bien sûr. Ce n'est pas ce que l'on attend d'une sous-compacte comme l'Accent. Mais du Veloster? Sa ligne suggère une sportivité certaine, mais voilà sans doute le piège à éviter. Ce n'est pas une sportive pur sirop.

Conséquemment, l'analyser sous cet angle constituerait une erreur d'appréciation. On peut tout au plus lui reprocher d'usurper son identité. Et encore, peut-être est-ce nous qui nous la représentons faussement.

Déçu par la timidité de ses performances? Hyundai a prévu le coup et proposera de suralimenter ce 1,6 litre d'un turbocompresseur. La version Turbo sera sans doute plus en adéquation avec le style sportif de ce coupé. Il promet d'être plus rapide, plus sophistiqué. Et plus cher aussi.

Silhouette originale et attrayante

- Prix compétitif

- Comportement sûr

ON AIME MOINS

- Sécheresse de la suspension

- Performances timides

- Dégagement pour la tête à l'arrière

CE QU'IL FAUT RETENIR

- Fourchette de prix : 18 999 à 23 899$

- Prix du modèle essayé : 22 499$

- Transport et préparation : 1495 $

- Garantie de base : 5 ans/100 000 km

- Consommation obtenue lors de l'essai : 7,1 L/100 km

- Visible dans les concessions : Maintenant

Pour en savoir plus : www.hyundaicanada.com

Technique

- Moteur : L4 DACT 1,6 litre

- Puissance (moteur essence) : 138 ch à 6300 tr/mn

- Couple (moteur essence) : 123 lb-pi à 4850 tr/mn

- Poids : 1243 kg

- Rapport poids-puissance : 9 kg/ch

- Mode : Traction (roues avant motrices)

- Transmission (série) : Manuelle 6 rapports

- Transmission (optionnelle) : Semiautomatique double embrayage 6 rapports

- Direction/braquage : Crémaillère/10,4 mètres

- Freins avant/arrière : Disque/Disque

- Pneus : 215/40R18

- Capacité/type de carburant : 50 litres/Ordinaire