Si le marché du scooter électrique a récemment été pris d'assaut - par plusieurs constructeurs chinois, notamment -, l'offre de véritables motos électriques demeure timide. Aucun joueur majeur n'a encore jugé bon de proposer une moto à zéro émission.

La québécoise Lito arrive donc dans un marché qui est essentiellement occupé par de petits constructeurs qui ont à peine cinq années d'existence. La californienne Zero et la suisse Quantya se spécialisent dans les motos hors route et double usage destinées au grand public, alors que la Britannique Mavizen et la Californienne Mission sont à l'autre extrémité du spectre avec des motos haut de gamme d'abord créées pour la compétition.

Brammo, établie en Oregon, est probablement la plus importante, ses motos étant notamment distribuées dans les magasins Best Buy de la côte ouest américaine. C'est celle qui offre la gamme la plus étoffée, avec trois types de motos vendues entre 7995$ et 13 995$.

Par son prix et son équipement, la Lito Sora se rapproche de la Mavizen TTX02, une moto construite à partir du châssis de la KTM RC8 qui est vendue à partir de 38 000$, ainsi que de la Mission One, moto à l'allure futuriste qui peut filer à plus de 240 km/h et qui est offerte pour la rondelette somme de 68 995$. Moins rapide en vitesse de pointe, la Sora offre toutefois une plus grande autonomie et bénéficie de trouvailles technologiques destinées à un usage quotidien.

La moto québécoise semble donc avoir trouvé son propre créneau. Pas question non plus pour Lito de sortir de sa zone de confort, du moins pas pour l'instant. «Notre objectif est d'abord de mettre la Sora sur la route, a averti Jean-Pierre Legris, président de Lito Green Motion. On songe ensuite à un élargissement de la gamme à partir de 2013 ou 2014. Par contre, de la même façon que Porsche l'a fait avec sa Boxster, nous pourrions offrir une moto moins coûteuse, mais elle continuera de s'adresser à une clientèle haut de gamme.»

De toute façon, M. Legris doute du succès à long terme des motos électriques vendues à bas prix. «La Sora s'adresse à un marché spécifique, on l'a positionnée de façon à nous assurer une pérennité moyen long terme, a-t-il assuré. De leur côté, Brammo et Zero risquent de souffrir de la compétition des grands constructeurs comme Honda et Yamaha quand ceux-ci jugeront qu'il est rentable de proposer une moto électrique.»

Ce qui ne saurait tarder, serait-on tenté d'ajouter.