Un rallye non polluant sans odeur de pneus brûlés aura lieu à Montréal et aux alentours durant la fin de semaine du 30 septembre au 2 octobre. Le Rallye international vert de Montréal tiendra trois épreuves totalisant 600 km en trois jours, réservées aux voitures électriques, hybrides, au gaz naturel et aux biocarburants.

«C'est un rallye de régularité, pas de vitesse», explique l'organisateur et promoteur du Rallye vert, Peter Duncan, qui a repris un évènement lancé en 2007 qui s'appelait jusqu'à cette année Rallye de l'énergie alternative du Canada. Duncan, ancien skieur olympique, est capable de vous nommer plusieurs glaciers et montagnes où la neige est plus rare que durant sa jeunesse de compétiteur. Il dit avoir eu le coup de foudre pour les voitures à carburant alternatif et leurs vertus écologiques il y a quelques années, lors d'un voyage à Monaco, où se tient un salon annuel sur les énergies renouvelables... ainsi que le Rallye Monte Carlo des véhicules à énergie alternatives.

Il a racheté les droits du rallye vert canadien et pense qu'il peut sensibiliser les gens aux vertus des voitures vertes tout en faisant (un jour) un profit avec cet événement sanctionné par la FIA.

Éco-conduite sportive? Oui, ça existe

Le rallye régularité est une épreuve qui se déroule sur les chemins publics en respectant le code de la route. Contrairement aux rallyes de vitesse, où on doit arriver le premier, les rallyes régularité récompensent la régularité du pilote (mesurée sur divers points de contrôles cachés et à l'arrivée) et la minutie du navigateur. Une vitesse moyenne est imposée par l'organisateur pour chaque tronçon du parcours et les changements de direction sont nombreux et peu prévisibles.

Le rallye régularité est né en Europe et était réservé, à l'origine, aux voitures anciennes. Mais l'avènement des carburants alternatifs a permis de lui donner une nouvelle vocation en ajoutant un critère crucial: on récompense l'efficacité énergétique. Grâce à divers barèmes (en pesant la voiture, en donnant des équivalences selon le type de carburant, en mesurant exactement l'énergie dépensée à l'arrivée, etc), toutes les formes d'énergies sont converties en kilojoules et l'équipage qui en consomme le moins obtient le plus de points à ce chapitre.

Lors du Rallye vert de Montréal, on devrait y voir une Chevrolet Volt, une Nissan Leaf, et un certain nombre de Mitsubishi i-MiEV, Ford Fusion Hybride, Toyota Prius, Honda Insight, etc, sans compter des voitures au propane et au biodiesel, de même qu'une Citroën C3 essence-gaz naturel. Et peut-être une Tesla Roadster et une Fisker Karma. Peter Duncan et son directeur sportif, Michel Poirier de Foy, s'attendent à une trentaine inscriptions, dans les catégories Constructeurs automobiles, Corporatif et Grand public. Il y a encore 10 places pour d'éventuels propriétaires d'une hybride ou d'un vieux taxi au gaz naturel des années 80, qui liraient ce texte et auraient le goût de s'inscrire.

«C'est seulement 450 $ pour l'inscription et 75 $ pour la licence FIA», dit Duncan, vendeur convaincant. «Mais à 40, on arrête les inscriptions», ajoute-t-il. Comme le Rallye vert de Montréal fait partie de la Coupe mondiale des énergies alternatives, le gagnant de cette année aura plus qu'une belle coupe: «L'équipage gagnant gagne une participation au Rallye vert de Monte Carlo», a-t-il dit.

Pouvoir appeler Michael Schumacher «mon cher confrère»

Le rallye est ouvert au grand public. Les organisateurs du Rallye international vert de Montréal ne l'ont pas vraiment souligné quand ils ont présenté l'événement mercredi matin, mais cette course est une rare occasion où Monsieur et Madame Tout-le-Monde peuvent s'inscrire et obtenir une vraie licence internationale de la FIA.

Oui monsieur, un permis «D» de «rallye régularité» de la Fédération internationale de l'automobile. Être membre du même organisme que Michael Schumacher et Sebastian Vettel, pour 75 malheureux dollars. Évidemment, ce n'est pas une Super licence de F1 que les meilleurs pilotes paient 200 000 euros. Mais ça s'encadre et ça bouche un coin au beau-frère à casquette Ferrari qui traite votre Prius de lave-vaisselle à chaque réunion familiale.

Et en plus, comme c'est un rallye régularité, c'est une licence FIA sans risque de se casser la gueule. Ou alors, vous faites exprès.