Le constructeur norvégien de voitures électriques Think a été racheté par l'homme d'affaires russe Boris Zingarevitch, l'américain Ener1 (batteries) et l'assembleur finlandais Valmet prenant des parts minoritaires, rapporte mardi un journal russe.

Think avait déposé son bilan fin juin.

Selon le quotidien des affaires Vedomosti, qui cite la compagnie Think et une source «proche de l'un des acheteurs», Boris Zingarevitch, copropriétaire du groupe Ilim (industrie du bois), a acquis directement 70% du constructeur.

Le groupe américain Ener1, propriétaire du fabricant de batteries Enerdel, un fournisseur de Think, qui appartient également à M. Zingarevitch, prend 20% des parts, selon Vedomosti.

Valmet Automotive, la société finlandaise qui assemble les véhicules Think, prend 10% du constructeur, selon la même source.

Think, dont les racines remontent à 1990, est l'un des pionniers de la voiture électrique avec son modèle unique --mais plusieurs fois modernisé-- Think City, une petite citadine de deux places ayant une autonomie de 160 km, vendue en Europe et aux États unis.

En 20 ans d'existence, le constructeur a toutefois multiplié les déboires financiers.

La production a cessé en mars, certains fournisseurs se plaignant de ne pas avoir été payés, et Think a déposé son bilan trois mois plus tard, pour la troisième fois de son histoire.

M. Zingarevitch compte déplacer le centre d'ingénierie de Think de Norvège en Allemagne, selon Vedomosti.

Les investisseurs russes s'intéressent de près au secteur automobile européen. Après l'échec en 2009 du rachat d'Opel par la banque russe Sberbank et un partenaire canadien, un magnat russe, Vladimir Antonov, a tenté en 2010 de prendre le contrôle du Suédois Saab, également en grande difficulté et cédé par l'Américain GM.

En Russie même, le groupe Onexim du milliardaire Mikhaïl Prokhorov a lancé cette année un projet de voiture hybride baptisée Ë-Mobile, dont la commercialisation est prévue en 2012.