On ne sait pas avec certitude où est allé se cacher Zine al-Abidine Ben Ali, le président déchu de la Tunisie, mais on dirait qu'il est parti avec les clefs de sa Ferrari. Les hommes qui sont allés la prendre dans une de ses luxueuses résidences, durant une journée de pillage, n'en ont pas eu besoin: une vidéo diffusée par la chaîne d'information néerlandaise NOS Journaal montre la Ferrari, une des nombreuses voitures de luxe du dictateur, juchée par des contribuables tunisiens sur les tiges d'un chariot élévateur télescopique.

 

Les Tunisiens sont en colère et convaincus de s'être fait voler durant deux décennies par la famille du président déchu Ben Ali, qui pratiquait un népotisme à grande échelle. Ils sont allés servir dans les multiples villas et les palaces abandonnés par la famille du dictateur, lorsque ce dernier a fui le pays la semaine dernière, avec un cortège de parents et amis. Ce qui n'a pas été pris a été saccagé. Mais la Ferrari semble intacte.

La vidéo est apparue sur le site néerlandais Autogespot.com, qui se demande avec ironie pourquoi la Ferrari a inspiré assez de respect pour échapper au désordre (selon la traduction très approximative de Google Translate).

À la fin de la vidéo, le conducteur au volant du chariot élévateur, déclare au journaliste: «Ben quoi ? C'est notre propre argent, après tout...»

Selon Autogespot.com, la Ferrari est une 599 GTB Fiorano.

On trouve de nombreuses vidéos sur YouTube, où on voit des gens partir de diverses résidences de la famille Ben Ali (elle en avait un peu partout, sur les plus beaux terrains de toute la Tunisie) avec des Mercedes-Benz, des meubles, de l'argenterie et toutes sortes de biens matériels auxquels la grande majorité des Tunisiens ne pouvait que rêver. «C'est notre argent !», s'exclame avec dégoût un homme montrant à la caméra d'une télé anglaise de la porcelaine de Limoges dans laquelle la famille Ben Ali et ses amis mangeaient, pendant que les Tunisiens vivaient dans des conditions difficiles.

Dans cette vidéo de la chaîne Euronews, une femme indignée clame son dégoût devant le luxe qu'elle découvre en entrant pour la première fois dans un palace des Ben Ali: «Tant de gens n'ont même pas d'argent pour acheter du lait à leurs enfants».

Le Salon de l'auto de Montréal change son prix de présence

Par ailleurs, le Salon de l'auto de Montréal a décidé de changer la destination de son deuxième prix de présence, qui devait être un voyage toutes dépenses payées pour deux personnes en... Tunisie.

«Compte tenu de la situation qui prévaut actuellement en Tunisie, Sultana Tours offrira au gagnant du 2e prix du concours un voyage pour 2 personnes à n'importe quelle destination offerte par Sultana Tours, pour une valeur maximum de 3 700 $.», a indiqué la direction du SIAM par communiqué ce matin.

Ce changement survient après que des touristes suédois eurent été tabassés à Tunis.