Ceux qui ne se sont pas rendu compte que le nom Fiat a refait surface depuis quelques mois en Amérique du Nord étaient probablement sur une autre planète. En effet, on sait tous maintenant que c'est ce constructeur italien qui a pris les commandes de la destinée de Chrysler et qu'il compte importer en Amérique du Nord certains de ses produits les plus populaires, y compris la nouvelle version redessinée de sa légendaire 500.

Mais pour Gaetano Sisto, l'arrivée de cette petite auto ne sera pas trop dépaysante. Le mécanicien de Mascouche possède en effet plus d'une demi-douzaine de Cinquecento originales! M. Sisto est devenu, avec le temps, le spécialiste de la marque, ayant restauré des dizaines d'exemplaires de ces petites autos qu'il a lui-même, dans bien des cas, rapportées d'Italie.

 

Vous aurez bien sûr compris que M. Sisto est d'origine italienne. Il est venu au Canada en 1968 pour rendre visite à sa soeur. Au bout de quelques mois, celle-ci et ses amis l'ont incité à rester: "Si vous me trouvez un job, leur a-t-il répondu, je vais rester." En quelques jours, le jeune mécanicien, autrefois au service de Fiat à Bari, en Italie, s'est retrouvé dans une station-service au coin du boulevard Gouin et de la rue de Salaberry. Plus tard, il a trouvé un emploi chez un concessionnaire Renault avant d'ouvrir sa propre petite boutique, Mont-Royal Fiat. Puis, il a travaillé dans quelques garages avant d'ouvrir un autre commerce, Sisto Auto Sport, au coin des boulevards Saint-Michel et Robert. En 2003, il en a eu assez du travail régulier et a pris une semi-retraite. Depuis, il se livre donc à sa passion, reconstruire des Fiat. Il s'est rendu alors en Italie, d'où il a rapporté huit petites 500 qu'il a retapées d'une façon on ne peut plus professionnelle. Le reste, comme on dit, appartient à l'histoire.

 

Ses merveilles sur Saint-Laurent

 

Tout dernièrement, M. Sisto a fait construire un petit atelier privé à côté de sa maison, afin de répondre non seulement à ses propres besoins, mais aussi à ceux de sa petite clientèle exclusive, constituée surtout d'amis intimes. Car Gaetano Sisto fait également partie de deux clubs de la marque, l'association Fiat 500 Montréal-Canada et le Club Fiat 500 Canada de Toronto. On pourra même le rencontrer et voir ses petites merveilles sur le boulevard Saint-Laurent, pendant la Semaine italienne de Montréal, du 7 au 16 août. Selon M. Sisto, il y a entre 150 à 200 de ces autos dans la région montréalaise.

 

Il possède lui-même cinq 500 de 1968 à 1972, dont une version Abarth de 1971, qu'il a complètement refaite. Mais sa Fiat préférée est une Topolino 1953, l'ancêtre de la 500, qu'il a ressuscitée à la grande surprise de tous ses amis qui n'y voyaient qu'un amas de ferraille lorsqu'il a commencé le travail. Une restauration peut coûter, selon M. Sisto, entre 8000$ et 30 000$ selon l'état de l'auto. Il vient d'ailleurs tout juste de terminer celle d'une décapotable 1963 pour un ami.

La Fiat 500 a été très populaire en Italie, où elle a été produite en quelques versions différentes de 1957 à 1975. Son petit moteur à deux cylindres en ligne est situé tout à l'arrière et, à l'origine, il pouvait produire de 13 à 23 chevaux selon le millésime.

 

Gaetano Sisto - il parle aussi bien le français et l'anglais que l'italien et l'allemand, "une vraie minestrone", aime-t-il dire - se rend une ou deux fois par année en Italie, où il y a encore des centaines de milliers de 500 originales sur la route, pour aller y chercher des pièces. Pour lui, cette activité n'est plus un travail: "On s'amuse surtout", précise-t-il. Et il ne compte pas s'arrêter. Il affirme vouloir continuer tant qu'il aura la santé. Facile, quand on est son propre patron et qu'on est passionné!

Photo Éric Descarries, collaboration spéciale

Une restauration d'une Fiat 500 d'origine peut coûter, selon M. Sisto, entre 8000$ et 30 000$ selon l'état de l'auto.