Moins chères que les neuves, les voitures d'occasion restent en cette période économique incertaine très prisées au Québec. Toutefois, même si les «secondes mains» représentent environ deux tiers des ventes totales de véhicules au Québec (1), les plus récentes peinent à trouver preneurs. Et pour cause, les véhicules plus jeunes moins d'un an sont ceux qui perdent le plus de valeur, car ils subissent la concurrence frontale de voitures neuves soldées.

C'est la rançon de l'arsenal commercial déployé par les marques pour stimuler la vente de leurs voitures neuves: remises massives, options gratuites, bons d'essence, reprise de l'ancien véhicule, sans oublier les plans de financement à taux très favorables. De quoi détourner facilement le quidam qui songeait à dénicher une Hyundai Accent d'un an et de moins de 20 000 km pour une «bouchée de pain».

 

En dépit des campagnes de publicité et des rabais, souvent supérieurs à 20%, offerts par les constructeurs pour enrayer la chute des ventes, les effets de la crise économique incitent bon nombre d'automobilistes à la prudence. Cependant, tous ne peuvent attendre pour renouveler leur véhicule. C'est pourquoi la conjoncture est favorable à l'auto d'occasion: les ménages rationalisent leurs dépenses.

Hormis l'odeur du neuf et la garantie «mur à mur», où est le véritable intérêt de se procurer un nouveau véhicule? Les acheteurs ne sont pas dupes et se disent que, après tout, une voiture récente, dotée de la plupart des attributs des voitures modernes en termes de sécurité (active ou passive) ou de confort, ferait aussi bien l'affaire et ne consommera pas davantage.



Les vieilles ont la cote


Si la catégorie des véhicules d'occasion de moins d'un an souffre notamment de la concurrence du marché du neuf, le segment des voitures âgées de deux à quatre ans se porte plutôt bien, mais ce sont les modèles les plus anciens dont les ventes reculent le moins.

«La clientèle se rabat sur des véhicules compris entre 4000 et 7000$. Nous vendons désormais des voitures ayant jusqu'à 170 000 km au compteur, alors que récemment encore, ils dépassaient rarement les 90 000 km», souligne un concessionnaire.

Quoi qu'il en soit, les concessionnaires de véhicules neufs et les marchands de véhicules d'occasion se montrent de plus en plus réticents à reprendre les modèles qu'ils craignent de ne pouvoir vendre. «Nous refusons les 4 X 4 dont plus personne ne veut , sauf s'ils sont proposés à des prix très bas, de même que les grandes camionnettes comme le Chevrolet Silverado ou certaines marques susceptibles de disparaître, comme le veulent les rumeurs», explique l'un d'eux, situé en banlieue ouest de Montréal.

Mais l'occasion n'est pas toujours une bonne affaire. On est souvent tenté d'acheter une voiture usagée pour le prix. Cependant, attention à ne pas gaspiller à l'usage l'économie réalisée à l'achat. Une voiture de plus de quatre ou cinq ans consomme davantage, pollue plus et les réparations sont parfois très coûteuses.

De toute façon, acheter d'occasion une petite cylindrée récente n'a aujourd'hui pas beaucoup d'intérêt, selon quelques marchands que nous avons rencontrés.

«Lorsque les constructeurs font des promotions très intéressantes, avec des remises qui atteignent plusieurs milliers de dollars sur les véhicules neufs, ça ne devient plus rentable d'acquérir une petite voiture de moins d'un an.»

La réflexion est différente pour les modèles haut de gamme. «Pour ces véhicules, la décote est très importante pour la première année et ça peut donc être encore intéressant de les acheter s'ils ont un faible kilométrage.»

Le marché de l'usagé regorge, en effet, d'occasions intéressantes. Il faut juste faire preuve d'un peu de discernement pour éviter les arnaques.



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1) Statistique obtenue auprès de la Corporation des concessionnaires d'automobiles du Québec (CCAQ) et de Desrosiers Automotive. À noter que cette donnée ne tient pas compte de l'année 2008, laquelle ne sera publiée qu'au mois de juin prochain. Cela dit, entre 2003 et 2007, les ventes de véhicules d'occasion au Québec sont passées de 458 873 à 611 888 unités. Un peu plus du tiers de ses ventes (226 625) ont été réalisées entre particuliers.

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Carnet

Plusieurs dizaines de lecteurs nous ont demandé si la ristourne de 300$ dont il était mention dans notre billet de la semaine dernière (Pour ou contre une prime à la casse?) était vraie ou non. Bien sûr qu'elle existe. Pour plus d'information sur le sujet, nous vous suggérons de consulter ces sites: cleanairfoundation.org ou carheaven.ca/french/index.aspx.