Même si leurs usines et leurs procédés de fabrication se sont remarquablement améliorés, les «Trois de Detroit» demeurent accablés par leur ancienne image négative forgée à coups de Gremlin, de Pinto et de Corvair.

«On dirait que le monde nous haït pour vrai et pas juste un peu; c'est comme si tout le monde avait acheté une Volare 1976 et l'avait encore sur le coeur aujourd'hui», a dit le réputé expert James Harbour, en faisant allusion au citron notoire produit par Plymouth.

M. Harbour, qui prononçait une allocution à Detroit, est cité dans le magazine internet AutoWeek. M. Harbour, qui fut cadre supérieur chez Ford et Chrysler, est un expert respecté et bien connu pour son franc-parler. Il a acquis une grande notoriété durant les années 80 quand il a lancé le Harbour Report, une firme d'analyse indépendante qui fait autorité partout au monde dans le secteur automobile.

Selon lui, General Motors et Ford ont grandement amélioré leur capacités manufacturières depuis 30 ans: «Ford et GM sont maintenant aussi bons que Toyota, sans exception», a-t-il dit. Mais l'avenir de Chrysler est moins clair: «Je ne sais pas s'ils peuvent survivre».

Il a donné son avis sur le rôle de l'État dans l'industrie automobile, affirmant que les États-Unis soutiennent beaucoup moins leurs constructeurs nationaux que les pays d'Europe et d'Asie: «Ici, on dirait qu'on a fait tout ce qu'on pouvait pour donner un coup de pied au cul à notre secteur automobile.»

Cela étant, il pense que la crise actuelle aura une fin et qu'elle a même un bon côté pour les compagnies qui survivront, si les ventes américaines de voitures remontent au-dessus de 15 millions d'unités par année. Avec une telle demande, les douloureux efforts actuels pour couper les coûts feront de l'industrie automobile «une machine à imprimer de l'argent».

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