Ça fait cinq ans que ses fans canadiens l'attendent. Quatre générations plus tard, elle est enfin arrivée. La Lancer Evolution, de Mitsubishi, fait son entrée au pays avec un puissant moteur turbo, une gueule à tout casser et l'attitude peu subtile d'une véritable voiture de rallye.

La Lancer Evo X, pour les intimes, est la première mouture de cette quatrième génération. La première Lancer Evo remonte à 1992, et il a fallu 11 ans, après cela, pour que Mitsubishi fasse son entrée sur le marché canadien. Il en a fallu cinq de plus pour qu'on voit enfin arriver celle qui, à peu près partout dans le monde, donne à Mitsubishi des airs sportifs et dynamiques.

Comme pour en faire la preuve, d'évidentes modifications ont été apportées à la carrosserie de la Lancer, à commencer par un capot, des ailes et un toit tout en aluminium. L'immense calandre assombrie est un trait accrocheur qui est une exclusivité de ce modèle, tout comme l'aileron arrière, et les quelques prises d'air à l'avant et sur les côtés. Il faut ajouter à cela d'élégantes jantes de 18 pouces, gracieuseté d'Enkei (échangeables pour les jantes BBS sur les modèles MR et MR Premium).

L'air et la chanson

Heureusement, elle ne fait pas qu'avoir l'air. Elle a aussi la chanson, car la Lancer Evo est l'une des rares berlines sportives, avec la WRX STI de Subaru, qui peuvent sans trop rechigner s'attaquer aux sentiers mal entretenus des plus difficiles rallyes automobiles dans le monde.

Pour ce faire, il a fallu que les ingénieurs de Mitsubishi révisent de fond en comble la mécanique de la petite berline. Ils en ont évidemment accru la puissance, grâce à un moteur turbo étonnamment puissant à bas régime, et ont grandement amélioré sa tenue de route, en ajoutant notamment trois différentiels à sa transmission à quatre roues motrices.

Plus de puissance signifie aussi une plus grande sollicitation des freins. Ils ont donc été révisés pour inclure des étriers Brembo à quatre pistons, et les quatre disques sont ventilés et assujettis à un système antiblocage à trois canaux. Ça, mesdames et messieurs, ça freine pas à peu près!

La boîte manuelle à cinq rapports de la Evo de base (GSR) peut être troquée pour une boîte Sportronic à six rapports à double embrayage, en optant pour la version MR, ou MR Premium. Celles-ci sont vendues respectivement 6000$ et 10 000$ de plus. Ce n'est pas rien. Mais à 41 500$ pour une Lancer, on a dépassé depuis longtemps le seuil du gros bon sens!

À la chasse aux nids-de-poule

On s'en doute, cette voiture mise sur le côté émotif, celui qui se moque du prix de l'essence. À 14 L/100 km, la consommation indiquée lors de l'essai de la Lancer Evo, ce printemps, on est à mi-chemin entre une berline compacte plus ordinaire et un VUS de plus grand format.

Sa suspension raffermie nous pousse instinctivement à nous tenir loin des nids-de-poule, car l'utilisation d'une telle voiture sur une base quotidienne devra nécessairement s'accompagner d'un abonnement chez le chiro! Au volant, on remarque aussi le niveau sonore élevé de la berline, qui ne se gêne pas pour faire entendre son turbo.

Bref, c'est le genre de petite bombe qu'il est préférable de piloter sur circuit. C'est sans doute le seul endroit où il sera possible de mettre réellement ses limites à l'épreuve. Sur les routes publiques, ce sont davantage les limites imposées par la loi qui seront rudement défiées, ce que nous ne saurions trop déconseiller.