Volvo, qui était déjà devenu l'an dernier le premier actionnaire de Nissan Diesel en rachetant les 19% que détenait son ancienne maison-mère Nissan Motor, propose 540 yens par action, ce qui valorise le constructeur de camions nippon à 135 milliards de yens (environ 1,3 milliard $ canadiens).

Volvo, qui était déjà devenu l'an dernier le premier actionnaire de Nissan Diesel en rachetant les 19% que détenait son ancienne maison-mère Nissan Motor, propose 540 yens par action, ce qui valorise le constructeur de camions nippon à 135 milliards de yens (environ 1,3 milliard $ canadiens).

Cette opération s'inscrit dans le cadre d'une course mondiale aux mariages dans l'industrie des poids lourds, qui fait face à la nécessité de partager les savoirs et de réaliser des économies d'échelle pour répondre au durcissement annoncé des normes environnementales dans ses principaux marchés.

Les restrictions sur les émissions de gaz à effet de serre seront en effet nettement renforcées d'ici 2010 aux États-Unis, en Europe et au Japon, ce qui impose aux fabricants de camions d'investir lourdement dans la recherche pour mettre au point à temps les technologies nécessaires.

Ce sont ces mêmes raisons qui incitent actuellement le conglomérat allemand MAN à vouloir se rapprocher du suédois Scania (avec Volkswagen, gros actionnaire des deux groupes, jouant les intermédiaires dans la bataille). Au Japon, Toyota s'est allié pour les mêmes motifs à son compatriote Isuzu.

Volvo estime que sa fusion avec Nissan Diesel permettra de réaliser des synergies de 200 millions d'euros par an, en groupant les achats et une partie de la recherche, en mettant en place des réseaux de distribution communs et, d'ici cinq ans, en partageant certains outils de production.

«Ensemble, avec la taille de Volvo et avec les technologies très innovantes de Nissan Diesel en matière de moteurs hybrides, nous avons une bonne occasion de devenir un leader technologique dans le domaine des économies en carburant», a affirmé depuis Stockholm le PDG de Volvo, Leif Johansson, au cours d'une télé-conférence de presse retransmise à Tokyo.

«Avec Nissan Diesel, nos ventes en Asie vont plus que doubler. Nissan Diesel est très important pour notre stratégie asiatique», a-t-il poursuivi, précisant que le groupe japonais continuerait à commercialiser ses camions sous sa marque, qui jouit d'une bonne réputation dans toute la région.

«Il s'agit d'une fusion entre deux entreprises qui veulent croître et améliorer leurs positions dans le monde», a plaidé M. Johansson.

Volvo, qui a cessé de produire des voitures particulières en 1998, avait déjà repris en 2001 Renault Trucks, la division poids lourds du groupe français Renault. La même année, il avait également repris la marque Mack Trucks.

En ajoutant Nissan Diesel, le nouveau groupe Volvo restera le numéro deux mondial des camions de grande taille, derrière le germano-américain DaimlerChrysler.

Il passera en revanche de la neuvième à la huitième place mondiale pour les camions de taille moyenne.

L'offre de Volvo, ouverte du 21 février au 23 mars, a été immédiatement approuvée par le conseil d'administration de Nissan Diesel, qui a calculé que le prix offert représente une prime de 32% par rapport au cours moyen de clôture du titre au cours des trois derniers mois.

Une telle fusion est nécessaire «pour survivre et pour continuer à croître face à la concurrence, tout en répondant au durcissement des normes environnementales dans le monde», a expliqué le groupe dans un communiqué.

À la Bourse de Tokyo, l'action Nissan Diesel a terminé sur un bond de 80 yens (le maximum légal pour une seule séance, soit +18,06%) à 523 yens.