J'aime le Mondial de l'automobile, mais plus comme avant. Voilà la réflexion que je me suis faite dans le métro qui me ramenait jeudi soir dernier en direction de la gare Saint-Lazare, dans le huitième arrondissement de Paris. L'ambiance y est pourtant toujours aussi décontractée. Le personnel toujours aussi aimable. Et il est toujours - fait rare - possible de griller une cigarette à l'intérieur des huit halls d'exposition, sans risquer d'être expulsé ni d'être mis à l'amende. Mais j'ai cessé de fumer, il y a quelques semaines.

J'aime le Mondial de l'automobile, mais plus comme avant. Voilà la réflexion que je me suis faite dans le métro qui me ramenait jeudi soir dernier en direction de la gare Saint-Lazare, dans le huitième arrondissement de Paris. L'ambiance y est pourtant toujours aussi décontractée. Le personnel toujours aussi aimable. Et il est toujours - fait rare - possible de griller une cigarette à l'intérieur des huit halls d'exposition, sans risquer d'être expulsé ni d'être mis à l'amende. Mais j'ai cessé de fumer, il y a quelques semaines.

Alors qu'est-ce qui ne va pas avec la manifestation automobile la plus médiatisée (quelque 11 000 journalistes y sont accrédités) et la plus courue en Europe? Sans doute la morosité qui l'habite. Il faut savoir que l'automobile traverse une conjoncture très difficile. Les ventes n'atteignent pas les niveaux anticipés, sauf pour Fiat, Porsche et, bien sûr, Toyota. Les sourires affichés par plusieurs capitaines de l'industrie cachent une anxiété grandissante.

On a beau quadriller trois fois plutôt qu'une les interminables allées de ce salon, difficile de dégager une tendance. Tous et chacun tirent dans des directions opposées. Les nouveautés foisonnent, mais aucune ne parvient véritablement à faire l'unanimité auprès des observateurs. À lire les journalistes français, la Renault Twingo Concept a créé la surprise de ce salon. Les Allemands ne sont pas d'accord (Audi R8), les Italiens non plus (Alfa Romeo 8C Competizionne). Et les Suédois encore moins, eux qui considèrent la Volvo C30 comme l'objet de convoitise de ce salon. Patriotisme, quand tu nous tiens!

Il y a tout de même de quoi voir et toucher. On y voit de nombreuses nouveautés, mais aucune surprise. Le Mondial, comme tous les autres salons de la planète, n'est plus un haut lieu de dévoilement pour ceux et celles qui s'intéressent de près à la chose automobile. Les nouveautés se retrouvent depuis trois semaines déjà dans les magazines spécialisées qui promettent de tous de nous révéler en avant-première les vedettes de ce Mondial. Dans leur livraison du lendemain, les principaux quotidiens français vous offraient en prime leurs impressions de conduite du nouveau coupé grand tourisme de Mercedes, le CL, l'une des attractions du salon. Quelques collègues qui assistaient à la présentation arrivaient d'un court séjour en Espagne où le constructeur allemand les avait conviés à en faire l'essai.

Nouveautés déjà connues

À quelques - trop - rares exceptions, toutes les nouveautés du Mondial étaient connues de tous (pas seulement que des spécialistes) depuis des jours, voire des mois. Les données techniques et les premières photos officielles des principales vedettes de ce salon circulent depuis un bon moment déjà sur Internet. Elles ont aussi fait l'objet d'articles aussi bien dans les pages de L'auto que sur le site Internet monvolant.ca. À quoi bon traverser l'Atlantique pour les voir alors? Pour leur caresser une aile, mais encore? Cette réflexion ne m'a pas quitté de la journée. J'ai croisé du regard les Renault Nepta, Citroën C-Métisse et Peugeot 908RC. Je l'avoue, je ne me suis arrêté sur aucune. J'ai seulement ralenti le pas.

Peut-être attendions-nous autre chose de cette première manifestation automobile de l'année. Une annonce importante. Une fusion GM-Renault-Nissan, par exemple. Jean Jennings, la très colorée rédactrice en chef de la revue américaine Automobile Magazine était convaincue, comme ses plusieurs de ses compatriotes, que le Mondial serait le témoin de cette nouvelle alliance. Il n'en fut rien. Pas un mot si ce n'est de rappeler que les deux groupes feront une annonce le 15 octobre...

Il est 18 h 35. Fiat vient de compléter sa présentation, la dernière de cette première journée consacrée à la presse. Demain, on remet ça avec 12 présentations cette fois. C'est plus léger. En me dirigeant vers la station de métro qui se trouve à quelques pas de l'entrée principale, je retombe rapidement sur terre. Le périphérique est complètement engorgé, les rues avoisinantes aussi. Je laisse derrière le plus grand salon consacré à l'automobile et j'aperçois les signes qu'elle n'est plus la bienvenue dans cette ville qui a réduit de moitié, sur certains grands axes, l'espace qui lui permettait autrefois de circuler. Juste pour cela, ça donne le goût de retourner au salon. Pour rêver.

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