Le RAV4, tonitruant, facile à conduire (vite), économique (à la pompe) et soigné dans son aménagement intérieur, l'emporte aux points. Mais il est cher. Trop cher de l'avis de plusieurs et ce, même si sa valeur de revente est, de loin, la plus élevée. À défaut d'une victoire, l'Outlander décroche la mention «coup de cœur» de ce match. Équilibré, confortable et sûr, le Mitsubishi serait sans doute monté sur la plus haute marche du podium n'eût été de son réseau de concessionnaires inégal (après-vente) et de sa valeur de revente, en partie liée aux incertitudes des consommateurs quant à la solidité de l'entreprise. Champion de nos premières confrontations entre des utilitaires compacts, le Tribute se trouve aujourd'hui en queue de peloton et ce, malgré la refonte pratiquée cette année. Mazda (par la faute de Ford?) n'a pas su tirer les leçons de l'évolution de ce segment où la polyvalence est le maître mot. Les seuls avantages du Tribute se trouvent dans la disponibilité de livrées équipées d'un moteur quatre cylindres à prix très attractif, et dans la version hybride nouvellement inscrite au catalogue de Mazda.

Le RAV4, tonitruant, facile à conduire (vite), économique (à la pompe) et soigné dans son aménagement intérieur, l'emporte aux points. Mais il est cher. Trop cher de l'avis de plusieurs et ce, même si sa valeur de revente est, de loin, la plus élevée. À défaut d'une victoire, l'Outlander décroche la mention «coup de cœur» de ce match. Équilibré, confortable et sûr, le Mitsubishi serait sans doute monté sur la plus haute marche du podium n'eût été de son réseau de concessionnaires inégal (après-vente) et de sa valeur de revente, en partie liée aux incertitudes des consommateurs quant à la solidité de l'entreprise. Champion de nos premières confrontations entre des utilitaires compacts, le Tribute se trouve aujourd'hui en queue de peloton et ce, malgré la refonte pratiquée cette année. Mazda (par la faute de Ford?) n'a pas su tirer les leçons de l'évolution de ce segment où la polyvalence est le maître mot. Les seuls avantages du Tribute se trouvent dans la disponibilité de livrées équipées d'un moteur quatre cylindres à prix très attractif, et dans la version hybride nouvellement inscrite au catalogue de Mazda.

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NOTRE VERDICT :

» 1er : Toyota RAV4

» 2e : Mitsubishi Outlander

» 3e : Mazda Tribute


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L'auteur tient à remercier Jean-François Guay, collaborateur au cahier l'Auto, de sa précieuse collaboration, ainsi que Claude Rémillard.

Avec ses 200 chevaux et ses 193 livres-pied, le moteur du Mazda ne parvient pas à tirer son épingle du jeu. Plus étonnant encore, même si le Tribute a l'avantage de peser moins que ses deux adversaires, il enregistre la pire consommation de ce match. Sa boîte automatique, au demeurant très efficace, aurait sans doute bénéficié de l'ajout d'un, voire deux rapports, pour tirer parti de cette mécanique un peu rustre par rapport aux deux autres sur le plan technique.

Sur une route sinueuse, le RAV4 s'échappe, l'Outlander s'accroche et le Tribute est complètement largué Doté d'une monte pneumatique taillée pour la performance, le RAV4 enfile les virages avec maestria. La direction transmet avec acuité les imperfections de la route, alors que les suspensions veillent à minimiser les mouvements de caisse. L'Outlander autorise une pincée supplémentaire de roulis, et son train avant paraît moins bien guidé que celui du Toyota. La faute en incombe en grande partie aux pneus, mais aussi à la direction qui exige trop de corrections du volant pour conserver la trajectoire initiale. À cela, il convient d'ajouter un rouage à quatre roues motrices un peu lent à rediriger une partie du couple vers l'arrière. Conséquence: le train avant glisse un peu avant que les aides à la conduite ne soient appelés en renfort. Qu'à cela ne tienne, le comportement de l'Outlander demeure rassurant en toute circonstance, et fait preuve de stabilité et de neutralité. Face à ses deux concurrents, le Tribute se trouve à la traîne sur le plan dynamique. Tout comme le Mitsubishi, le Mazda campe sur des pneumatiques inaptes à jouer les coursiers et sa caisse, malgré les réglages spécifiques d'Hiroshima (siège de l'entreprise) , manque manifestement du "vroum, vroum!" qui caractérise pratiquement l'ensemble des créations de ce constructeur. Plus pataud que les deux autres, moins efficace aussi dans les enchaînements, le Tribute invite à lever le pied pour éviter d'en avoir plein les bras.

Distancés en performances pures, le Mitsubishi et le Mazda tiennent leur revanche sur le plan du confort. Si le Tribute fait preuve de la plus grande souplesse sur terrains dénivelés, l'Outlander affiche à notre humble avis le meilleur compromis confort/tenue de route. Le RAV4 ne démérite pas pour autant sauf que voilà le confort aurait été encore meilleur avec des suspensions moins sèches sur les compressions franches et un peu moins trépidantes sur les petites irrégularités.

Budget

Parlons-en, du coffre. Celui du RAV4 est accessible par une porte à ouverture latérale qui s'ouvre hélas toujours du mauvais côté. La lunette, partiellement voilée par la roue de secours, est fixe, contrairement à celle du Tribute qui se soulève indépendamment du hayon, afin d'accélérer le dépôt de bagages ou de sacs peu encombrants. Pour se démarquer, l'Outlander propose un battant inférieur sur lequel il est possible de s'asseoir ou de déposer un lourd objet; idéal pour reprendre son souffle. Peu importe la manière d'y accéder, le coffre du Mitsubishi offre le plus grand espace utile.

Le mobilier intérieur du Toyota fait bonne impression. C'est clair, brillamment aménagé, et les principales commandes se trouvent toutes dans l'environnement immédiat du conducteur. En outre, soulignons la qualité des espaces de rangement, à l'avant comme à l'arrière. L'Outlander fait presque aussi bien, si ce n'est que les plastiques employés pour le décorer ne donnent pas une impression de qualité à l'oeil comme au toucher. Un domaine où le Tribute excelle, mais à quel prix? Ses appliqués «noir piano» flattent les sens, sans doute, mais pour préserver leur éclat, il est impératif de sortir souvent le plumeau et le torchon.

Une fois la revue de détail complétée, installons-nous aux commandes. Les sièges généreusement rembourrés et parfaitement sculptés du Outlander incitent, même à l'arrêt, aux longues randonnées. Qui plus est, la position de conduite est confortable dès le premier contact. L'acclimatation au Toyota est plus difficile, et tout adulte normalement constitué aura l'impression d'être assis sur une chaise haute. Quant au Mazda, ses sièges procurent un confort général correct; au fil des kilomètres, cependant, on en vient à souhaiter un meilleur support.

Sur la route

Sur papier, le V63,5 litres du RAV4 a de quoi donner le tournis à la concurrence. Avec plus de 260 chevaux sous le pied droit, le Toyota écrase littéralement ses concurrents et ce, dans tous les domaines. Consommation comprise (voir tableau). Vif à tous les régimes, cette mécanique est remarquablement bien épaulée par une transmission automatique à cinq rapports. Capable d'égrener les vitesses promptement et sans à-coups, cette boîte est non seulement étagée correctement, mais est aussi dotée d'une gestion précise - qualificatif qui s'applique assez mal à la boîte semi-automatique à six rapports de l'Outlander. Pour pallier tout cela, elle impose le mode manuel; mais celui-ci se révèle à l'usage (et à l'usure) guère plus rapide. Qu'à cela ne tienne, le moteur de 3 litres livre une performance honorable. Les accélérations et les reprises se situent globalement dans la bonne moyenne.

Du temps. Voilà ce que la direction de Mitsubishi aimerait le plus gagner pour convaincre les consommateurs qu'elle est ici pour rester; que ses déboires financiers se trouvent dans le rétroviseur. Et ce nouvel Outlander entend, comme la Lancer et la future Evo, bien confirmer le retour en forme du constructeur japonais sur la scène internationale.

Mazda rempile avec le Tribute. Était-ce bien nécessaire compte tenu de l'arrivée du CX-7? Sans doute pour assurer sa visibilité dans cette catégorie, notamment avec ses versions bas de gamme et - c'est nouveau - hybride. L'évolution du modèle est beaucoup plus timide que ses concepteurs le prétendent. Même architecture, mêmes moteurs, mêmes boîtes de vitesses. On promet de préserver la fiabilité du modèle, mais qu'en est-il de sa compétitivité?

Vie à bord

Autrefois étriqué, l'habitacle du RAV4 n'a aujourd'hui rien à envier à ses camarades de classe. Sur papier, on lui préfère l'Outlander, dont la carrosserie, plus ample encore que celle du Toyota, promet un meilleur dégagement intérieur. Quelques millimètres ici et là, c'est bien; mais le RAV4 offre un bien meilleur accès à ses places arrière grâce à des portières plus longues. À cet avantage, il faut en ajouter un autre: sa banquette coulisse afin de moduler l'espace selon les besoins du moment. En outre, le Toyota permet de fractionner en trois le dossier de sa banquette. C'est pratique et cela facilite grandement le transport d'objets longs (des skis par exemple) sans compromettre le confort des deux passagers à l'arrière. Une astuce dont est privé l'Outlander, dont les dossiers de la banquette arrière (comme d'ailleurs ceux du RAV4) peuvent être décalés afin de favoriser le confort ou, mieux encore, la sieste. Autant d'attributs sur lesquels le Tribute fait l'impasse. Impossible de remuer sa banquette et d'incliner ses dossiers; si ce n'est pour la rabattre dans le but d'accroître le volume de chargement du coffre.