Genève, l'un des cinq plus grands salons du monde avec Detroit, Paris, Francfort et Tokyo, attend 700 000 visiteurs pour sa 77e édition (8 au 18 mars), sur fond de plans de restructuration annoncés en divers endroits de la planète automobile.

Genève, l'un des cinq plus grands salons du monde avec Detroit, Paris, Francfort et Tokyo, attend 700 000 visiteurs pour sa 77e édition (8 au 18 mars), sur fond de plans de restructuration annoncés en divers endroits de la planète automobile.

Avec 250 exposants et 80 véhicules présentés en première mondiale ou européenne, le salon de Genève, confronté à la cherté de l'essence et au réchauffement climatique, va mettre l'accent sur la voiture propre et les nouvelles technologies.

Signe du défi asiatique, les Chinois doivent présenter pour la première fois à Genève un de leurs modèles, la berline compacte sportive BS4 du constructeur Brilliance, construit sous licence de l'allemand BMW.

Plus original, les Russes exposent une résurrection de la Russo-Baltique, la marque mythique des Tsars, sous la forme d'un coupé sportif produit à de très rares exemplaires.

Mais ce sont surtout les Japonais qui arrivent en Suisse avec un air de victoire, Toyota étant en passe de rafler la place de premier constructeur mondial à l'Américain General Motors en termes de véhicules vendus.

Fort de ses véhicules sobres en carburant, Toyota est également devenu numéro deux sur le seul marché américain l'an dernier, derrière GM, mais devant Ford, ses deux concurrents du cru qui ont accumulé une perte abyssale de 23,3 milliards de dollars en 2006.

Lors des journées presse de mardi et mercredi, les 5000 journalistes accrédités au salon vont tenter d'y voir plus clair sur l'évolution du secteur.

Le troisième constructeur américain, Chrysler, est en pleine incertitude, son actionnaire allemand DaimlerChrysler n'excluant plus de vendre sa filiale, neuf ans après son rachat.

La presse allemande a affirmé le mois dernier que GM était en discussions pour racheter Chrysler, mais des analystes citent plutôt les noms de l'allemand Volkswagen ou des français Peugeot.

À l'instar de ses compatriotes, Chrysler a lancé un nouveau plan de restructuration qui doit se traduire par 13 000 emplois supprimés d'ici à 2009, soit 16% des effectifs.

Côté européen, la situation des constructeurs est plus contrastée, même si les Asiatiques marquent des points. Le numéro un du continent, Volkswagen a plus que bien tiré son épingle du jeu l'an dernier en doublant son bénéfice net après une progression des ventes mondiales de 9,4%.

L'italien Fiat a quant a lui effectué un redressement spectaculaire, avec un retour au bénéfice d'exploitation l'an dernier de la branche automobile, pour la première fois depuis 2000, et une progression de plus de 20% des ventes.

Les Français font en revanche grise mine avec un marché intérieur désormais accaparé à 48,5% par les constructeurs étrangers: Peugeot a vu son bénéfice net s'effondrer de 80% l'an dernier et annoncé pour mai le lancement d'un «plan d'action» pour renouer avec croissance et rentabilité.

Renault est aussi confronté à des résultats en baisse et à un repli de près de 9% des ventes en Europe en 2006. Le groupe ne peut plus se consoler avec sa filiale japonaise Nissan, dont le bénéfice net a trébuché fin 2006. Carlos Ghosn, qui dirige les deux groupes, a reconnu qu'il s'interrogeait désormais sur les risques posés par cette double casquette.