Ayant récemment tourné le pilote d'un projet de série américaine intitulé Over/Under pour la chaîne de télévision USA, la comédienne Caroline Dhavernas dit avoir appris des échecs antérieurs d'émissions qui ont quitté l'antenne prématurément.

«Je pense qu'on apprend. La première fois, on met tous nos espoirs, on y croit. Mais il faut prendre les choses de façon détachée. Et surtout, il ne faut pas se sentir visé», dit la comédienne rencontrée la semaine dernière dans le cadre de l'événement Ciné-Québec.

Au cours des derniers mois, Karine Vanasse a suscité beaucoup d'intérêt avec son rôle de Colette Valois dans la série Pan Am présentée à ABC. Mais la série a vu ses cotes d'écoute chuter en dépit d'une distribution solide. Au point où la chaîne américaine n'a pas encore décidé si elle donnera le feu vert à une deuxième saison.

Mais il y a pire cauchemar. À l'automne 2011, les séries Charlie's Angels et The Playboy Club n'ont survécu que le temps de quelques épisodes.

Un tel sort est arrivé à Mme Dhavernas avec Wonderfalls, en mars 2004, sur les ondes de Fox. Elle défendait le rôle principal de Jaye Tyler dans cette comédie dramatique canado-américaine annulée après quatre épisodes.

«J'ai mis beaucoup de temps avant de revenir aux séries, dit-elle. Je trouvais décevante cette façon américaine de faire. D'avoir ainsi des projets jetables si les cotes d'écoute n'étaient pas satisfaisantes, sans même donner le temps au bouche à oreille.»

L'an dernier, l'actrice a décroché un des rôles principaux dans Off the Map, série dramatique à caractère médical qui a duré une saison (13 épisodes) sur ABC pour ensuite être annulée.

Cette année, nouvel essai. Dans Over/Under, dont elle a tourné le pilote en septembre à Manhattan, elle interprète la femme d'un courtier de Wall Street qui perd tout en Bourse. Fauché, le couple doit s'installer à Brooklyn.

«L'histoire parle beaucoup de l'embourgeoisement de ce quartier, explique la comédienne. Je suis une photographe très à la mode, très expressive. Le ton est plutôt cynique. Ça ne se prend pas trop au sérieux. C'est assez drôle.»

Pour l'instant, on n'en est qu'au pilote, c'est-à-dire l'émission échantillon que le diffuseur jaugera avant de décider s'il se lance dans la production d'une série. Comme USA est une plus petite chaîne, moins de projets-pilotes sont commandés. Mme Dhavernas croit que les chances sont meilleures d'aller plus loin.

Mars et Avril

À Ciné-Québec, Caroline Dhavernas est venue parler de Mars et Avril, premier long métrage de Martin Villeneuve mettant aussi en vedette Jacques Languirand, Robert Lepage et Paul Ahmarani. Film de science-fiction contenant de nombreux effets visuels, l'oeuvre nous plonge dans un Montréal futuriste où des «anticybernétiques» tentent de ralentir le temps.

«Dans le film, je suis une photographe qui travaille avec de vieux appareils. À une époque hyper cybernétique, mon personnage essaie de retrouver les vieilles façons de travailler avec la photographie et fait des recherches sur le thème du vide», explique Mme Dhavernas.

En raison des nombreux effets visuels, une bonne partie du tournage s'est faite devant des écrans verts, mode de travail que ne connaissait pas la comédienne.

«Je n'ai pas trouvé ça facile, mais c'était un défi intéressant, indique-t-elle. On ne se rend pas compte à quel point le décor dans lequel on évolue influence le jeu. Parce que c'est notre port d'attache. Et lorsqu'on n'a plus rien, on est complètement dans le vide.»

Mars et Avril prendra l'affiche à l'automne.