Se lever à 5h30 du matin pour aller danser avant le boulot? C'est devenu un rituel mensuel pour les New-Yorkais adeptes de «raves matinaux». De plus en plus populaire, le phénomène doit débarquer à Montréal en février. Notre collaborateur est allé «raver», un café à la main.

Mercredi matin, 6h45, il fait toujours nuit dehors quand nous entrons dans la Judson Memorial Church, une église convertie en immense salle de danse. On nous accueille avec un collier de fleurs en plastique et des «good morning!» enthousiastes.

Pendant que quelques personnes font du yoga au balcon, ils sont déjà plusieurs dizaines à se trémousser sur la piste de danse au son de Beam Me Up, un morceau de disco-house enjoué.

Dans le lot, il y a un barbu avec une casquette à paillettes, une fille avec des oreilles de chat phosphorescentes, une autre avec une perruque afro, un gars en tutu: pas de doute, je suis bel et bien dans un rave.

La différence avec lesraves habituels? Ici, personne n'est éméché. Si les gens se bousculent, c'est qu'ils ne sont pas encore bien réveillés. On n'y sert aucun alcool et la drogue est inexistante. Surtout, les gens ne viennent pas finir leur nuit ici, mais plutôt commencer leur journée.

Tous semblent carburer à la bonne humeur. Benjamin, un Californien dans la vingtaine, nous prend dans ses bras en apprenant que nous en sommes à notre premier rave matinal. «Tu vas voir, c'est génial. Je suis allé à huit ou neuf événements comme ça. Il y a une énergie incroyable.»

Sans attitude

L'atmosphère est effectivement à la positivité. Les sourires abondent. «Il n'y a aucune attitude ici, les gens ne se font pas prier pour bouger et danser», soutient Sticky Dojah, le premier des deux DJ de la matinée.

À Morning Gloryville comme à l'événement concurrent Daybreaker, on peut danser, faire du yoga, voire se faire masser de 6h30 à 10h le matin. Le pic de la matinée? Vers 8h. Dès 8h30, la piste de danse commence à se vider lentement alors que les danseurs s'en vont les uns après les autres au bureau ou à l'école.

Parmi les danseurs, on retrouve en effet aussi bien des banquiers que des étudiants, des enseignants et des fans de yoga. «L'événement se veut complètement inclusif», précise Annie Fabricant, qui fait partie de l'organisation de Morning Gloryville.

La New-Yorkaise d'origine britannique a participé à son tout premier rave matinal à Londres où le mouvement serait né en mai 2013.

«Je venais de passer une semaine de retraite silencieuse à méditer et la dernière chose que j'avais en tête, c'était de faire la fête. Mais une amie m'a convaincue, dit-elle. Et elle avait raison. Aussi cucul que cela puisse paraître, j'ai été soufflée par l'énergie, la chaleur humaine, l'amour qui émanaient de l'événement.»

Tellement qu'elle a décidé d'importer le concept à New York avec quelques amis. En mai 2014, ils ont donc organisé le premier Morning Gloryville dans la Grosse Pomme. Depuis, l'événement attire chaque mois de 250 à 350 personnes.

En plus de Londres et New York, plus d'une quinzaine d'autres villes, dont San Francisco, Tokyo, Barcelone et Berlin organisent désormais des événements du même genre. Montréal doit d'ailleurs accueillir son premier Morning Gloryville le 5 février. Le slogan? Le même que dans les autres villes: «Rave your way into the day!» (Traduction très libre: «Commence ta journée en "ravant"!»)

Prochains événements:



> À Montréal, le 5 février, 17$-27$, www.facebook.com/morninggloryvillemontreal

> À New York le 18 février, 15$-25$US, www.facebook.com/morninggloryvillenyc