Le pianiste français d'origine italienne Aldo Ciccolini, virtuose mondialement reconnu, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 89 ans à son domicile en région parisienne.

«Il était à l'hôpital depuis quelques semaines et était rentré la semaine dernière chez lui», a déclaré à l'AFP son gérant et ami Paul Blacher.

Né à Naples le 15 août 1925 dans une famille mélomane, Aldo Ciccolini était le doyen des grands maîtres du clavier.

Il travaille d'abord le piano, puis la composition, avant de remporter prix sur prix et de se voir confier une classe au Conservatoire dès 1947.

Deux ans plus tard, il triomphe du redoutable concours Marguerite Long-Jacques Thibaud à Paris, où il s'installe. Sa carrière internationale démarre en 1950 à New York, sous la direction de Dimitri Mitropoulos.

Sa carrière internationale démarre dès 1950 en Amérique Latine, puis à New York, sous la direction de Dimitri Mitropoulos. On le présente déjà comme un ardent défenseur des musiciens français les plus connus, Debussy et Ravel.

Mais pas seulement. Il exhume des compositeurs négligés par la critique, tels Erik Satie, Valentin Alkan, Déodat de Séverac, Emmanuel Chabrier ou Alexis de Castillon.

Soliste des grandes formations symphoniques mondiales, il interprète Bach et Scarlatti, Rachmaninov, Grieg ou Borodine sous la direction de chefs illustres -André Cluytens, Pierre Monteux, Charles Münch, ou Wilhelm Furtwängler.

Il reçoit en 1972, le prix de l'Académie du disque français, et ses concerts de Ravel lui valent le Prix de l'Académie Charles Cros en 1976.

Modeste, il se considère, non pas comme un maître à imiter, mais comme un passeur de flambeau. «Il n'y a, dit-il, rien de plus émouvant que de voir le talent d'une jeune fille ou d'un jeune homme se développer comme une fleur».

Son répertoire gravé est considérable. D'abord pour la Voix de son Maître entre 1950 et 1991, puis pour le label EMI France qui a réuni récemment ce legs en un coffret de 56 CD.