L'Orchestre de chambre McGill fut longtemps perçu comme le parent pauvre de notre milieu musical. Boris Brott, qui a succédé à son père Alexander comme chef de l'ensemble, est visiblement déterminé à changer cette image. Sous sa direction, la formation sonne mieux, le répertoire est plus intéressant, bref on commence à prendre au sérieux ce produit qui porte le nom prestigieux de McGill sans faire effectivement partie de l'institution.
Brott fils marquait le cinquième anniversaire de la mort de son père, qui était d'abord compositeur, en inscrivant le Concerto pour violon du disparu au concert de lundi soir, où les effectifs étaient portés à 30 musiciens.
L'oeuvre néoclassique et très virtuose de quelque 20 minutes, en trois mouvements, trouva en Yi-Jia Susanne Hou, très jeune et étonnante violoniste canadienne d'origine orientale, une interprète pleinement convaincante à tous égards. Vigueur de l'archet, plénitude du son, justesse à peu près parfaite: toutes ces qualités servirent ensuite Saint-Saëns et, donné en rappel, le 13e Caprice de Paganini.
Avant l'entracte, Boris Brott offrit un Schubert (cinquième Symphonie) à la fois élégant, limpide et riche en basses. Seule l'intonation des violons laissait parfois à désirer. Le trop long groupe de pièces «en style chinois» qui ouvrait le concert (17 minutes au total) mêlait habilement rappels de Vaughan Williams et pittoresques évocations, à la flûte et à l'alto, d'instruments folkloriques.
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ORCHESTRE DE CHAMBRE McGILL. Chef d'orchestre: Boris Brott. Soliste: Yi-Jia Susanne Hou, violoniste. Lundi soir, Pollack Hall de l'Université McGill. Programme: Seven Canadian Folk Songs in the Chinese Manner, op. 36 (1986) - An-Lun Huang; Symphonie no 5, en si bémol majeur, D. 485 (1816) - Schubert; Concerto pour violon et orchestre (1950) - A. Brott; Introduction et Rondo capriccioso, pour violon et orchestre, op. 28 (1863) - Saint-Saëns