C'est privé de sa fondatrice et premier-violon Olga Ranzenhofer que le Quatuor Molinari ouvrait sa saison mercredi soir au Bon-Pasteur. Celle qui a survécu, concert après concert, à tant de changements d'effectifs en 12 ans de quatuor sera absente pendant une période indéterminée afin de demeurer auprès de son jeune fils atteint d'un cancer.

En conséquence, le deuxième-violon Frédéric Bednarz comblait le poste de Mme Ranzenhofer et le sien était occupé par une nouvelle venue, cependant qu'on retrouvait à l'alto et au violoncelle les deux musiciens qui, avec M. Bednarz, forment depuis quelques mois la nouvelle équipe entourant la fondatrice.

 

L'altiste Lambert et le violoncelliste Bouvrette ont donné leur maximum, la jeune Guénette est bien entrée dans le jeu et le leader Bednarz a pris son rôle très au sérieux, sans posséder toutefois l'autorité de celle qu'il remplaçait. La densité et l'équilibre du meilleur Molinari y étaient; la pensée conductrice, pas tout à fait.

Le septième Quatuor de Chostakovitch et le troisième de Schnittke ont déjà été joués par le Molinari, mais en 1998 et 1999, respectivement, alors que la composition du groupe était différente (sauf au premier-violon). Les exécutions de mercredi furent bonnes, mais moins remarquables que les précédentes.

La «nouveauté» du programme était un divertissement de style arabe, avec scénario et petites percussions, d'une durée de 22 minutes et d'un intérêt très incertain. Le Molinari fait souvent de mauvais choix et ne doit pas s'étonner de n'attirer, comme mercredi soir, que 50 personnes.

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QUATUOR À CORDES MOLINARI - Frédéric Bednarz et Annie Guénette (violons), Frédéric Lambert (alto) et Pierre-Alain Bouvrette (violoncelle). Mercredi soir, Chapelle historique du Bon-Pasteur. Programme: Quatuor no 7, en fa dièse mineur, op. 108 (1960) - Chostakovitch Quatuor no 3 (1983) - Schnittke Mugam-Sajahy (1993) - Ali-Zadeh.