Il y a tout juste un an, Patrick Bruel se produisait au Centre Bell dans le cadre de la tournée de promotion de son septième album, Lequel de nous, qui a pris fin en septembre dernier en France devant 50 000 spectateurs au stade de Lille. Avant de clore définitivement ce chapitre, le chanteur a voulu offrir une dernière série de concerts en Amérique du Nord. Il sera ainsi de retour jeudi soir à Montréal le temps de deux concerts, cette fois en toute intimité, à L'Olympia.

Comment avez-vous vécu cette tournée?

Elle nous aura amenés très loin et très haut! Le passage au Centre Bell a été magique. Pour moi, la tournée prendra vraiment fin le 8 novembre à Los Angeles. Mais avant, on revient voir! Le moment le plus fort reste le concert que j'ai donné à Lille, qu'on retrouvera d'ailleurs en décembre en DVD. On y a terminé en beauté en créant un événement retransmis en direct à la télévision, ce qui est très rare [suivi par 9 millions de spectateurs sur TF1]. Ç'a été un gros défi pour tout le monde et j'ai vécu un moment émotionnellement très fort, car ce soir-là, on fêtait aussi les 25 ans de l'album Alors regarde.

Votre passage à Montréal n'était pas au programme de cette série de concerts aux États-Unis. Que s'est-il passé?

J'étais sur le plateau de l'émission L'été indien cet été et au cours de son entrevue, Julie Snyder m'a dit: «Tu fais une tournée nord-américaine, mais tu ne passes même pas à Montréal!». Elle a alors suggéré que je fasse un crochet dans une petite salle montréalaise et a demandé à nos équipes de voir si j'étais libre le 6 novembre et si on pouvait trouver une petite salle disponible. J'ai joué le jeu et, finalement, on a mis sur pied deux concerts le même soir à L'Olympia! Et ça, c'est un vrai défi pour moi.

Que voulez-vous dire?

Il ne m'est arrivé qu'une seule fois en carrière de me produire deux fois le même soir: c'était en 1991 au Zénith de Paris, et je ne pouvais pas me permettre de faire deux performances différentes. Mais là, ça pourrait être amusant: c'est une petite salle, ça va être intime et on va faire un spectacle sans artifice, juste mes musiciens et moi, dans une ambiance «club».

À quoi doivent s'attendre vos fans?

J'ai un répertoire qui me permettrait de tenir trois heures trente sur scène. Alors je vais varier dans le choix des chansons d'un concert à l'autre. Je vais bien entendu garder quelques incontournables, mais aussi improviser, comme à mon habitude.

Est-ce que ce genre de petite salle vous rappelle vos débuts?

J'arrive à installer une intimité même dans une salle de 16 000 personnes. Je peux aussi mettre une grosse ambiance dans une salle de 2000 places! Je m'adapte. L'important, c'est ce qui se passe entre moi et le public. Je ne connais pas L'Olympia, j'y ai seulement vu un spectacle de Marc Dupré une fois. Mais oui, ça me rappelle mes débuts, cette proximité avec le public.

Les places se sont envolées très rapidement, votre carrière va très bien. Avez-vous vécu des moments de doute au cours des dernières années?

Je ne me souviens pas de moments où je n'ai pas douté! Mais j'ai toujours essayé de transformer ça en quelque chose de positif. Parfois, ça allait loin et ça pouvait me déstabiliser et déstabiliser les gens autour de moi. Je suis plutôt de nature anxieuse, même si je donne l'impression d'être toujours assez à l'aise. Tous les créateurs ont un peu cette peur de ne plus avoir quelque chose à dire ou de ne plus trouver de nouvel angle pour le faire.

Votre aventure québécoise se poursuivra au grand écran dans le prochain film de Louise Archambault, Les Terres saintes. Que pouvez-vous nous dire à ce propos?

On va tourner en avril. Le film est tiré d'un très beau livre d'Amanda Sthers, mon ex-femme. Il s'agit d'une histoire à la fois touchante et drôle. Quand Louise Archambault nous a approchés, on était très content, car on a adoré son film Gabrielle. On a beaucoup aimé notre rencontre avec elle. Je suis ravi de rencontrer son univers cinématographique. On s'est bien entendu et on a très envie de faire ce film ensemble, avec, également, Pierre Arditi.

Comptez-vous plancher sur un nouvel album prochainement?

Mes musiciens et moi n'avons absolument pas envie de quitter la scène. Le seul passeport pour continuer, c'est un nouveau disque. Alors il faut se mettre à écrire!

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Patrick Bruel, le 6 novembre à L'Olympia à 19h (complet), puis à 21h30