Allumé de sa vive énergie punk, Billy Talent roule sa bosse depuis cinq albums. À l'image de Simple Plan, le groupe ontarien, fondé il y a 20 ans à Mississauga, remplit des arénas, accumule des prix et compte des millions d'albums vendus. Entrevue avec le chanteur Ben Kowalewicz en vue du spectacle de Billy Talent samedi soir, au Centre Bell.

Q: Votre dernier album, Dead Silence, carbure à l'urgence et témoigne d'un grand souci du détail. Votre guitariste Ian D'Sa en signe la réalisation. Comment s'est déroulé l'enregistrement en studio?

R: Ian est un excellent guitariste. Il a coproduit nos deux premiers albums, alors que Brendan O'Brien a réalisé le troisième. Ian avait les connaissances et la confiance nécessaires. Et au final, cet album sonne parfaitement comme nous. Nous en sommes très heureux et fiers. C'est notre meilleur matériel.

Q: Il semble que vous êtes très perfectionnistes. C'est vrai?

R: Comme groupe, on essaie toujours d'améliorer son art. Sur cet album, nous avons tous donné le meilleur de nous-mêmes pour nous impressionner les uns les autres. Cet été, on fêtera notre 20e anniversaire. Il y a une grande compréhension et un respect mutuel entre les membres du groupe. On met notre ego de côté et on fait ce qu'il y a de mieux pour les chansons.

Q: Il y a un an à peine, votre batteur Aaron Solowoniuk a subi une grave opération à coeur ouvert. L'inquiétude devait être insoutenable pour le groupe.

R: Nous étions terrifiés. Aaron est le batteur du groupe, mais aussi mon meilleur ami. Il est l'un des êtres les plus forts que je connaisse. Trois mois après son intervention, il était sur une scène avec nous devant des milliers de personnes.

Q: Vous êtes issus de la scène punk, reconnue pour être très puriste, puis vous avez connu un succès grand public. Votre contrat avec le major Warner vous a-t-il valu des critiques?

R: La scène punk nous a beaucoup encouragés dans nos débuts. Pendant 10 ans, nous avons été indépendants. Certains se sont indignés quand on a eu un contrat avec un major, mais je leur dis fuck you, car nous avions envoyé nos démos à tous les labels indépendants. Quand on a commencé à avoir du succès, les gens ne savaient pas comment nous prendre. Le pop-punk rock avait la cote. Nous, on arrivait avec du punk, mais aussi du métal, du reggae et du rock classique [...] Nous avons enregistré notre premier album sans aucune attente, mais nous n'avons jamais tenu les choses pour acquises.

Q: Billy Talent a également évolué en marge de l'émergence de l'indie-rock canadien. Avez-vous ressenti les effets de ce clivage?

R: Le paysage de l'industrie a tellement changé. Ça ne change plus grand-chose d'être avec un major ou non. Il n'y a pas tant de différence entre Warner et un label comme Arts and Crafts. Moi, je m'entends aussi bien avec des gens de Metric, de Broken Social Scene, de Simple Plan que de Sum 41. J'ai 37 ans. J'ai d'autres soucis!

> Billy Talent se produit samedi soir au Centre Bell, précédé de Sum 41, Hollerado et Indian Handcrafts.