Rustique, joyeux, à la fois intime et grand, mais surtout chaleureux. C'était sous un charmant et réconfortant décor de chapiteau de cirque que Lisa LeBlanc se produisait, jeudi soir, à l'Olympia.

Devant une marquise de quatre lettres illuminant joliment son nom, il y avait 2000 personnes. C'était une mise en scène signée Brigitte Poupart à la hauteur de ce spectacle-événement couru, mais aussi parfaite pour respecter l'intégrité authentique et sans fla-fla de la vedette de la soirée (et de l'année 2012), Lisa LeBlanc.

Révélation de l'année au dernier gala de l'ADISQ, un disque d'or, une chanson qui a servi d'hymne au Bye Bye... Cette pluie d'éloges a bouleversé sa principale intéressée.

Mais voir Lisa LeBlanc en spectacle, c'est conclure que c'est probablement la scène qui l'a groundé, pour employer comme elle un mot fran-glais.

«Bonsoirrrrrr...Jesus Christ! » a lancé la chanteuse acadienne au tout début de son spectacle, après une charmante introduction servie par des danseuses à claquette habillées en hiver.

Oui, la foule était nombreuse et enthousiaste. Dès le premier titre, Cerveau ramolli, elle était aussi comblée. Le public a en droit à une belle finale grunge de Motel, et à une nouvelle pièce, Downtown, où Lisa LeBlanc parle du choc «culturel» entre Montréal et Rosaireville, le village de 49 habitants où elle a grandi. L'Acadienne a par ailleurs bien fait rire la foule en blaguant que Rosaireville était dans le fond «de la bullshit».

Lisa LeBlanc était bien entourée. De ses fidèles musiciens, Jean-Philippe Hébert et Maxime Gosselin, ainsi que - spécialement pour l'occasion - du réalisateur de son disque, Louis-Jean Cormier, et du pianiste Guillaume Turcotte. Ce dernier a ajouté une belle twist rag-time à la reprise de I Put A Spell on You, popularisée par CCR.

Les trois filles du groupe Les Hay Babies - qui assuraient la première partie - sont aussi venues rejoindre la gang sur scène pour «une chanson de circonstance» (dixit Lisa), Y fait chaud.

Nous l'avons déjà écrit, mais Lisa LeBlanc peut jouer les cow-girls de party comme elle peut faire pleurer en chantant sa poignante ballade Lignes d'Hydro comme si elle l'avait écrite le matin-même.

Pourquoi? Parce que tout est vrai, que ça vient de son fond.

Voilà pour la mise en scène de son «spectacle-événement» à l'Olympia lui seyait si bien: c'était l'fun et authentique, sans fausse magie, avec le concept de la troupe de cirque qui faisait ressortir sa force rassembleuse.

Lisa LeBlanc est une troopeuse avec ses musiciens, mais aussi avec la foule, qu'elle inviterait dans son salon si elle le pouvait.