Des enregistrements signés Esperanza Spalding, on a souvent conclu à un excédent bcbg infirmant la grande singularité que lui prêtaient tant d'observateurs ébahis par sa virtuosité et sa beauté spectaculaire. Qu'en est-il sur ce nouvel opus, Emily's D + Evolution?

Avec le concert du réalisateur légendaire Tony Visconti (David Bowie et tant d'autres), la bassiste et chanteuse réussit une approche intégrée pour guitares (Matthew Stevens et Nadia Washington), claviers (Corey King), batterie (Justin Tyson), sans effacer les influences les plus marquantes au programme: Joni Mitchell - la plus jazzy des folksters -, mais aussi Prince ou même Meredith Monk.

Plus musclée, plus corrosive qu'auparavant, parfois même chargée à la Deerhoof, invariablement virtuose, cette hybridation entre jazz, funk et math rock n'est pas nostalgique pour autant: harmonies, rythmes, textures, arrangements vocaux s'inscrivent à l'indicatif présent.

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JAZZ INDIE. Emily's D + Evolution. Esperanza Spalding. Concord Records.