Huit «chansons» entre cinq et huit minutes. Ainsi donc, Sigur Rós a entrepris de retourner aux origines de son expression, c'est-à-dire dans une esthétique plus proche de Von, Ágaetis byrjun, (), magnifiques fresques post-rock ayant marqué le tournant du millénaire.

Les arrangements de ce Valtari y sont plus maîtrisés, le traitement des sédiments sonores de synthèse y est plus sophistiqué, le chant choral presque liturgique. C'est aérien, c'est aquatique, c'est lyrique, c'est riche en textures, c'est post-rock... et c'est redondant. Ces ambiances sont désormais archiconnues, prédigérées.

Suppléments choraux, armada de cordes (jeu arco et pizzicato), clapotis de claviers, épaisses couches d'échantillons sonores traités via de nombreux filtres à la fine pointe de la technologie, machines mises à contribution... rien de tout cela ne me semble suffire à la tâche. Un changement majeur pourrait relancer ces idées qui ont perdu de leur luminosité au fil du temps... Pour en réussir l'opération, il faut un chantier qui en étofferait les harmonies, mélodies, arrangements et rythmes, car la formule actuelle s'approche de ses limites. Au mieux, qualifions cet album de correct, non sans inquiétude pour la suite des choses.

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POST-ROCK

Sigur Rós

Valtari

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XL Recordings