Reine du bal jusqu'au bout: des succès de l'accordéoniste française Yvette Horner ont été joués lors de ses obsèques mardi en l'église Saint-Roch, la paroisse parisienne des artistes, en présence notamment du couturier Jean Paul Gaultier.

Avant un ultime adieu prévu mercredi en la cathédrale de Tarbes, ville de naissance de l'artiste décédée le 11 juin à l'âge de 95 ans, quelque 200 personnes ont assisté à la messe parisienne, dont l'ancien ministre de la Culture Jack Lang, Jean Paul Gaultier, la chanteuse Nicoletta, mais aussi Christian Prudhomme, directeur du Tour de France dont elle fut une figure.

Dans un message lu pendant l'office, l'accordéoniste Richard Galliano, en tournée à l'étranger, a dit «au revoir» à «sa reine de musette et de musique».

«Yvette Horner a si bien servi l'amour par la musique. Elle a donné de nouvelles lettres de noblesse à l'accordéon par son talent», a souligné dans son homélie le père Luc Reydel, aumônier des artistes du spectacle, saluant la «reine des bals populaires».

Jean Paul Gaultier, qui avait conçu ses derniers costumes de scène et dont elle a été une égérie, a salué «une personne magnifique, une vraie excentrique avec un talent de folie et un incroyable sens de l'humour».

«Avec son accordéon, Yvette a accompagné mon enfance. Yvette, c'était de l'amour, tout simplement», a ajouté M. Gaultier auprès de l'AFP.

Dans un vibrant hommage, Jean-Pierre Brun, manager et éditeur de l'accordéoniste virtuose, s'est dit certain qu'elle allait désormais «faire valser les anges au grand bal dans les nuages».

Premier prix de piano à l'âge de onze ans, première femme championne du monde d'accordéon en 1948, Yvette Horner a donné quelque 2200 concerts jusqu'en 2011 et vendu plus de 30 millions de disques.

Mascotte du Tour de France pendant onze ans, dont elle accompagnait les étapes en jouant ses succès juchée sur le toit d'une traction, elle était devenue à la fin des années 1980 la plus branchée des accordéonistes.