Le rappeur Eminem est sorti de son silence avec une chanson où il s'en prend violemment à Donald Trump, un titre de presque huit minutes dans lequel il prend aussi fait et cause pour le mouvement Black Lives Matter.

Le chanteur de Detroit, qui est le rappeur ayant vendu le plus de disques de toute l'histoire, n'a pas beaucoup fait parler de lui depuis plusieurs années, mais il avait indiqué sur sa page Facebook travailler sur un nouvel album.

Il a finalement téléchargé sur YouTube une nouvelle chanson, intitulée Campaign Speech («Discours de campagne»), dans laquelle il offre sa vision de l'Amérique d'aujourd'hui dans un rap freestyle, sans beaucoup de musique pour l'accompagner. Le morceau ressemble davantage à un long monologue rythmé qu'à une chanson.

Eminem y reste fidèle à sa réputation avec un style provoquant et fleuri. Il pointe du doigt le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, qui représente le vrai danger selon lui.

Le rappeur avance notamment que les Américains devraient avoir peur du magnat de l'immobilier, «candidat imprévisible» avec «le doigt sur le bouton» (nucléaire), «qui n'a réponse à rien».

L'artiste de 44 ans n'a jamais beaucoup parlé de politique dans ses interviews mais a déjà avoué être davantage de gauche.

Dans Campaign Speech il ne cherche pas non plus à donner de leçons de morale, au contraire, expliquant même crument les fantaisies sexuelles auxquelles il s'adonnerait s'il était élu président à la place de Trump, lui-même accusé de diverses agressions sexuelles qu'il nie.

Eminem n'est pas le premier artiste à s'en prendre à Donald Trump, et des figures comme Katy Perry ou Jennifer Lopez prévoient de faire campagne pour la candidate démocrate Hillary Clinton dans les semaines avant les élections du 8 novembre.

Eminem, l'artiste blanc le plus emblématique de la scène hip-hop, évoque aussi les violents incidents qui ont causé des tensions raciales et galvanisé le mouvement Black Lives Matter.

Il s'imagine ainsi prendre sa revanche sur George Zimmerman, vigile de quartier qui avait tué Trayvon Martin, un jeune homme noir non armé, en Floride en 2012. Il s'imagine ainsi «ramener le torse de Zimmerman sur le pas de la porte du père de Trayvon comme un cadeau pour lui».