L'Opéra de Montréal fête ses 35 ans cette année et s'offre une nouvelle production de Samson et Dalila, de Camille Saint-Saëns, avec la plus célèbre de nos chanteuses lyriques: Marie-Nicole Lemieux. Elle évoluera dans une mise en scène audacieuse misant sur la technologie grâce à l'agence de création montréalaise Circo de Bakuza.

Pour la première fois de sa carrière, Marie-Nicole Lemieux interprète le rôle de Dalila, dont elle rêvait depuis longtemps. Elle est d'autant plus comblée que cette première a lieu à Montréal, dans une production qui s'annonce innovatrice et entièrement conçue par des artistes et artisans d'ici. La Presse a rencontré la chanteuse cette semaine, au premier jour des répétitions.

«Je suis contente que la mise en scène soit faite par Alain Gauthier, dit-elle. C'est un homme de goût, raffiné. Les projections intégrées au spectacle seront comme un miroir de ce que les personnages ressentent. Ce sera très beau et impressionnant pour le public, mais je suis certaine que ces effets ne prendront pas le dessus sur la musique.»

Dans ce drame biblique bien connu, on sait que Dalila doit séduire Samson pour découvrir le secret de sa force (qui réside dans ses cheveux) afin de permettre aux Philistins de l'emporter sur les Hébreux. Marie-Nicole Lemieux envisage Dalila, la séductrice, avec confiance.

«Le côté séducteur n'est pas nouveau pour moi parce que j'ai déjà fait L'Italienne à Alger, où j'étais vraiment une vamp. Ce qui est nouveau, c'est plus le côté manipulateur du personnage. Ce n'est pas moi. Mais je me dois de ne pas juger Dalila. Je pense qu'une partie d'elle a déjà profondément aimé Samson. Mais cela fait trois fois qu'il la quitte pour se battre contre son peuple. C'est une femme blessée. Son peuple est écrasé et elle se bat pour le défendre.»

En pleine forme

Les choses vont mieux que jamais pour la chanteuse, qui a enchaîné trois prises de rôle en 2014. Elle est en pleine forme sur le plan vocal.

«J'ai travaillé le rôle de Dalila pendant tout novembre et décembre. C'est vraiment un rôle de contralto lyrique qui convient parfaitement à ma voix. Je me sens bien. Et c'est tellement plus facile que le rôle d'Azucena dans Il Trovatore] que j'ai fait pour la première fois l'été dernier», raconte Marie-Nicole Lemieux.

À ses côtés, le ténor allemand Endrik Wottrich, déjà entendu à Montréal dans Der fliegende Holländer)

(Le vaisseau fantôme) en 2012, sera Samson. La distribution est complétée par des chanteurs canadiens, dont plusieurs sont des habitués de l'Opéra de Montréal: Gregory Dahl, Philip Kalmanovitch, Alain Coulombe, Aaron Sheppard, Christopher Dunham et Pasquale D'Alessio. L'Orchestre symphonique de Montréal et le Choeur de l'Opéra de Montréal seront dirigés par Jean-Marie Zeitouni.

À la salle Wilfrid-Pelletier les 24, 27, 29 et 31 janvier.