En chantant l'hymne national sur la glace du Centre Bell avant les deux dernières victoires du Canadien de Montréal contre le Lightning de Tampa Bay, Ginette Reno a créé tout un émoi auprès des partisans du Tricolore, qui n'ont pas manqué de la voir comme un véritable porte-bonheur.

Les partisans du CH devront se trouver un autre gri-gri, puisque la chanteuse sera très certainement sur la scène du Capitole lors du prochain match. Ginette Reno est revenue sur sa belle aventure pour La Presse.

Ami depuis près de 25 ans avec Ginette Reno, le psychologue du Canadien, Sylvain Guimond, a appelé la chanteuse pour lui demander d'interpréter l'hymne national dimanche soir au Centre Bell. Malgré sa santé fragile, elle a accepté cet honneur.

«C'était la première fois que je refaisais quelque chose après ma crise cardiaque. Mes enfants passent toujours Pâques chez leur père, alors d'habitude, je vais à la messe et je fais mes affaires. Quand il m'a proposé ça, je me suis dit que j'allais avoir du plaisir. Le Christ est ressuscité: «Go, Habs, go!»», lance en riant Ginette Reno.

À la fois émerveillée et émue par l'effervescence des amateurs de hockey présents au Centre Bell, la chanteuse ne cache pas avoir vécu tout un moment en répétant l'expérience, mardi soir.

«Je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie! C'est un grand moment d'émerveillement pour moi et ça me fait des choses à raconter à mes petits-enfants.», dit-elle.

Mais Ginette Reno doute fortement de pouvoir revenir sur la glace, puisqu'elle sera en spectacle à Québec à partir du 2 mai, avant de repartir pour Ottawa et Montréal.

«Ils vont sûrement me demander de venir à nouveau, mais je serai sur scène. Même si c'est à 19h, je ne suis pas capable de courir autant! À mon âge, j'ai des limites», précise-t-elle.

Native de Montréal, Ginette Reno avait chanté pour les Nordiques en 1982 et avait alors porté bonheur à l'équipe de Québec.

«J'avais accepté pour Marcel Aubut, mais je suis vraiment plus Canadien», confie celle qui a chanté pour le Tricolore à de nombreuses reprises, tout comme lors de la tournée d'adieu de Guy Lafleur et des funérailles de Maurice Richard. «J'étais même au match d'ouverture du Forum. J'avais 23 ans, j'étais enceinte de ma première fille et j'étais aux côtés d'un Paul Anka collé sur moi», se souvient-elle.

Une histoire de famille

Même si elle ne s'intéresse pas beaucoup au sport, Ginette Reno a côtoyé le monde du hockey régulièrement grâce à ses deux fils.

«Je devais me lever vers 4h le matin pour les habiller et partir à la patinoire. Je devais aussi leur chanter fort: «L'essentiel, c'est de rentrer dans le filet la p'tite rondelle!» Et comme si ça ne suffisait pas, ils me demandaient régulièrement de chanter l'Ô Canada pour les petits jeunes de l'aréna. Savez-vous combien de fois j'ai regardé le hockey avec eux?», s'exclame Mme Reno.

Quelles sont les prédictions de la chanteuse pour les séries?

«Tout ce que je sais, c'est qu'à la troisième période, les gars sentent mauvais en tabarnouche!», dit en rigolant Ginette Reno.

«S'ils continuent comme ça et que leurs ego ne prennent pas le dessus, il se peut qu'ils avancent très loin. J'ai remarqué qu'ils se donnaient comme des malades au début. Je faisais pareil quand j'ai commencé ma carrière, et j'étais morte avant la deuxième partie du spectacle. Alors s'ils ont une faiblesse, ça sera celle-ci», ajoute la chanteuse plus sérieusement.