Pour Natasha St-Pier, incarner Elvira dans la nouvelle mouture de la comédie musicale Don Juan, c'est un peu comme un retour aux sources.

Celle qui a lancé sa carrière internationale en 1999 en remplaçant Julie Zenatti, la Fleur-de-Lys de Notre-Dame de Paris, montera bientôt sur scène sous les traits de la femme déçue du grand séducteur Don Juan et lancera en avril Bonne nouvelle, son septième album studio, qui marquera un tournant dans sa carrière.

«Il y a des moments dans la vie où tout tombe à pic. Quelques mois avant d'avoir 30 ans, j'ai dit à mon agente que j'aimerais refaire une comédie musicale, revivre, avant d'avoir des enfants, ces moments magiques que j'ai connus avec Notre-Dame. Fleur-de-Lys avait trois chansons, c'était agréable, mais je vivais le spectacle dans les coulisses. Là, j'avais envie d'un rôle où j'ai du travail. Avec Elvira, j'ai tout ce que veux!», explique Natasha St-Pier.

La chanteuse se joint donc au couple de la première cuvée de la populaire comédie musicale lancée en 2004, Marie-Ève Janvier (Maria) et Jean-François Breau (Don Juan), mais également à quatre nouveaux venus: Amélie B. Simard (Isabel, ex-conquête du célèbre séducteur), Étienne Drapeau (Don Carlos), l'ami et confident de Don Juan que jouait Mario Pelchat, Jonathan Roy (Raphaël) et Normand Lévesque (Don Luis). Elle incarne donc Elvira, l'épouse trahie et assoiffée de vengeance.

«J'ai envie qu'il y ait de moi dans Elvira. J'essaie de sentir les choses comme si elles m'arrivaient dans la vie tout en ayant en tête qu'elle fait partie de la noblesse. Elle a donc appris à ne pas montrer ses émotions. Le public doit comprendre que je suis triste sans larmes et fâchée sans cris», précise-t-elle.

Nouvel album, nouveau style

Tout juste après cette aventure qui marquera son retour au Québec, Natasha St-Pier lancera Bonne nouvelle. Depuis la compilation Tu trouveras... 10 ans de succès paru en 2009, la chanteuse s'est largement consacrée à l'animation d'émissions de télé en France, son pays d'adoption depuis déjà treize ans.

«J'ai fini d'enregistrer début décembre en France. J'ai travaillé avec un auteur-compositeur que personne ne connaît encore, Simeo. C'est le futur Pascal Obispo!», s'exclame-t-elle.

Avec cet album, Natasha St-Pier compte se départir de sa réputation de « chanteuse à voix « et marquer un changement de cap dans sa carrière.

«Bonne nouvelle, c'est un peu dans l'esprit de ce que Christophe Maé fait comme musique. C'est à la fois très folk-rock et acoustique. Il n'y a pas l'ombre d'une chanson triste ou d'une ballade! Je crois que j'ai prouvé que je savais chanter, mais je n'ai pas encore prouvé que je pouvais avoir du groove. J'ai beaucoup travaillé mon sens du tempo, et ça a été difficile, car je n'ai pas le rythme dans la peau. Ma grosse excitation, c'est de montrer une autre facette de moi aux gens. Je n'ai plus envie d'être dans une case», conclut-elle.

Don Juan, du 2 au 12 février, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.