Si l'une de vos résolutions pour 2013 est de vous détacher de votre téléphone intelligent, vous risquez de vous sentir bien seul. En effet, quand on consulte les centaines de textes consacrés aux tendances à surveiller au cours de la prochaine année, la mobilité s'impose dans toutes les listes. Ce n'est pas une grande surprise, cela dit. De plus en plus, nos interactions passent par un appareil mobile (téléphone ou tablette).

Notre téléphone nous accompagne déjà pendant une multitude d'activités: la gestion de nos coordonnées et contacts, des achats, l'entraînement physique (musique, coach virtuel, calcul de calories). On l'utilise aussi pour faire des transactions bancaires, prendre des photos, pour trouver son chemin (GPS), etc.

D'ici quelques années, on risque de faire pas mal toutes nos transactions à l'aide de notre téléphone qui, au fond, ne sera plus vraiment un téléphone, mais bien un ordinateur de poche. Le paiement mobile est encore marginal, mais c'est une question de temps avant qu'on l'intègre dans notre quotidien. L'entreprise Square, lancée par l'un des fondateurs de Twitter, Jack Dorsey, a signé plusieurs ententes avec des grandes marques comme Starbucks pour permettre l'utilisation du téléphone pour payer (pour l'instant, on peut payer son café avec l'application Starbucks). À Londres, la société de transport offrira bientôt la possibilité du paiement mobile. On imagine que Montréal emboîtera le pas d'ici quelques années.

Selon le blogue spécialisé britannique The Wall, «le nombre d'appareils mobiles est désormais supérieur au nombre d'individus sur la planète. Avec l'arrivée du 4G, le potentiel du mobile comme canal numérique va exploser. On verra de plus en plus de contenu créatif vidéo, en continu ou pas. L'innovation des médias sociaux et du commerce électronique va se développer comme jamais auparavant.»

Information et mobilité

Si vous êtes du genre à consulter votre téléphone dès que vous ouvrez l'oeil, et ce, avant même de lire un journal ou d'allumer la radio ou la télé, sachez que vous n'êtes pas le seul à le faire. De plus en plus de gens s'informent à l'aide d'un appareil mobile. Le dernier rapport du CEFRIO note qu'au Québec le nombre de personnes possédant un téléphone intelligent a grimpé de 14 % au cours des trois dernières années pour atteindre 36% (aux États-Unis, 50 % des adultes possèdent un téléphone intelligent). De ce nombre, 74,6 % l'utilisent pour aller sur l'internet.» Aux États-Unis, cette tendance est amorcée depuis longtemps et s'amplifie plus vite que ne l'avaient prévu les observateurs du numérique. «Les gens qui accèdent à l'internet à l'aide de leur appareil mobile auront surpassé ceux qui utilisent un ordinateur branché au mur d'ici 2015», note le magazine Fast Company. Et ce changement s'observe encore plus rapidement sur les plateformes sociales comme Facebook ou Twitter».

Les entreprises de presse le savent et vont prioriser ce mode de consommation de l'information: vidéo, audio et textes seront pensés en fonction d'un écran, petit ou moyen. Même chose du côté des médias de divertissement. On risque de voir une explosion de sites comme Tou.tv et autres applications qui nous permettront de regarder nos émissions préférées sur nos téléphones.

Partage

Enfin, après la mobilité, c'est la notion de partage qui va s'accentuer au cours des prochains mois et des prochaines années. Le mot partage est utilisé ici dans son sens le plus large. On pourrait aussi utiliser le mot échange. Des exemples: on partage déjà des informations sur les réseaux sociaux (textes, vidéos, photos...), mais de plus en plus, on partagera des informations plus personnelles avec les entreprises, en échange d'un service gratuit (pensez à Instagram ou à Facebook par exemple. On peut utiliser leur réseau sans payer, mais en échange, on cède certaines infos et certains contenus). Dans sa présentation des tendances à surveiller pour 2013, le site Mashable note que «la collecte constante de données et le nombre croissant de services qui vous demandent de partager des informations à propos de vous-même, conjugués à une génération d'utilisateurs qui n'accorde guère d'importance à la notion de vie privée, vont modifier notre conception de l'espace numérique personnel.» Il faut donc s'attendre à ce que les entreprises consultent de plus en plus leur clientèle par l'entremise des réseaux sociaux et améliorent leurs produits et leurs services en fonction des besoins et des critiques de chacun (on l'a vu récemment lorsque Instagram a dû réajuster le tir après avoir annoncé qu'elle allait utiliser les photos de ses abonnés).

Dans cette société de plus en plus mobile et sociale, qu'arrivera-t-il aux individus débranchés, par choix ou par manque de moyens financiers? Ça, les prédictions ne le disent pas.