Parce qu'on est un peu têtu, juste pour voir si Blitzen Trapper avaient été les seuls de la journée à pâlir devant la charge sonore venant de la scène Piknic Électronik, on retourne attraper quelques instants du trio brooklynois The Antlers.

En plus, leur musique n'est pas du genre à déplacer des montagnes. D'un calme planant, mais rigide au niveau de la rythmique lorsque les guitares s'empilent pour la longue montée. Dans la voix, comme dans le brouillard de guitares, The Antlers rappelle Sigur Ròs, mais avec des chansons aux structures nettement plus conventionnelles. Tout d'un coup, les basses émanant d'une autre scène ne nous importunent plus, concentrés que nous sommes par ce qui se passe devant. Encore une fois, Osheaga est loin d'être le meilleur théâtre pour ce genre de performance, mais ça intrigue.

Un peu plus tard, c'est du côté de la scène des arbres (et du gros nuage de poussière permanent qui plane sur nous...), désormais pourvue d'une vrai scène et non plus d'un gros abri tempo, que les expériences rock se poursuivent avec le trio (devenu quatuor pour l'occasion) californien The Morning Benders. Le groupe compense avec des guitares énervées la richesse des arrangements qu'on découvre sur l'album Big Echo. Ça marche; belles et intenses montées, chansons franchement bien torchées, un rock aux mélodies riches qui s'emballe lentement mais sûrement.