La toile La Bethsabée au bain de Rembrandt, le plus grand nu du maître néerlandais, a retrouvé le Louvre du Louvre après huit mois de restauration et d'études, a annoncé mercredi le musée parisien.

Les couches «récentes» (des XIXe et XXe siècles) de vernis, oxydés et salis, ont été amincies, permettant de «retrouver la profondeur des noirs de l'artiste, la vibration organique des ombres, mais aussi l'éclat des draps dorés et des chairs».

Bethsabée au bain tenant la lettre du roi David (1654), toile peinte par Rembrandt dans sa maturité, est entrée dans les collections du Louvre par un legs en 1869.

Il s'agit «du plus grand nu féminin de Rembrandt qui nous soit parvenu», le seul qui lui soit comparable, la Danaé de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg ayant été victime de vandalisme irrémédiablement, selon Blaise Ducos, conservateur au département des peintures du Louvre.

L'oeuvre évoque un épisode de la Bible. Le roi David ayant aperçu Bethsabée au bain tombe sous son charme et l'envoie quérir par une missive.

Le tableau, qui a subi des transformations matérielles successives au fil des ans, est actuellement un carré de 142 centimètres. Il avait la réputation d'être originellement beaucoup plus grand. Mais l'étude scientifique du Centre de recherche et de restauration des musées de France permet d'affirmer que la toile n'avait en réalité qu'une quinzaine de centimètres de plus en hauteur et seulement quelques centimètres de plus sur les autres côtés.

La restauration a été suivie par une commission constituée d'experts français et étrangers.

Le département des peintures du Louvre poursuit actuellement la restauration de la Vénus du Pardo de Titien. La restauration de La Belle Ferronnière de Léonard de Vinci débutera prochainement.