L'ours Paddington, le célèbre personnage de littérature enfantine britannique, occupe le haut de l'affiche cet automne avec la sortie d'une adaptation cinématographique de ses aventures, d'un nouveau livre, l'installation de 50 statues dans Londres et deux expositions.

Depuis le 19 octobre, le petit ours péruvien au manteau bleu et chapeau rouge créé en 1958 s'expose à la House of Illustration, à Londres, à travers le travail des illustrateurs successifs qui l'ont croqué depuis son arrivé à la gare de Paddington, avec une valise élimée contenant un pot de marmelade presque vide et une étiquette autour du cou disant: «S'il-vous-plaît, prenez soin de cet ours. Merci».

«Paddington est l'un des personnages les plus reconnaissables dans la littérature britannique enfantine mais sa représentation visuelle a considérablement changé au fil des années», explique à l'AFP la conservatrice de l'exposition, Olivia Ahmad.

Une seconde exposition, organisée au London Museum, à partir du 14 novembre, retracera son histoire à travers nombre d'objets liés au personnage et issus de collections privées.

L'exposition gratuite retrace la genèse du héros poilu né de l'imagination de Michael Bond le soir de Noël 1956, quand après avoir aperçu un ours en peluche esseulé dans la vitrine d'un grand magasin londonien il décide de l'offrir à son épouse et de le baptiser du nom de la gare la plus proche de leur domicile.

Carte au trésor

On pourra notamment y découvrir la première édition du tome 1 des aventures dédicacée par l'auteur, qui appartient à sa fille Karen Jankel, des peluches et dessins originaux, des éléments de décor du film et l'une des 50 statues grandeur nature de l'ourson.

Pour découvrir la cinquantaine d'autres statues disséminées dans la ville, la «piste Paddington» sera ouverte jusqu'au 30 décembre, carte au trésor des endroits londoniens préférés de l'ours voyageur, de la gare éponyme à l'aéroport d'Heathrow ou Trafalgar Square en passant par les musées, parcs, magasins et monuments emblématiques de la ville.

Toutes fabriquées selon le même moule, elles ont été personnalisées par des célébrités, dont Nicole Kidman, Emma Watson, David Beckham, l'équipe de football de Chelsea, l'équipe d'Angleterre de rugby ou le maire de Londres Boris Johnson.

Elles seront ensuite vendues aux enchères au profit de l'association de protection de l'enfance NSPCC.

Michael Bond, qui à 88 ans sort un nouveau livre, Love from Paddington, le 23 décembre, en a également créé une.

Le livre montre la vision de Paddington sur Londres et sa nouvelle vie à travers les lettres qu'il écrit à sa tante Lucy, restée au Pérou.

Kidman en redoutable taxidermiste

Dans l'adaptation cinématographique, Paddington, qui aura en français la voix de Guillaume Gallienne, rendra la vie impossible aux Brown interprétés par Sally Hawkins et Hugh Bonneville, qui ont accueilli l'ours maladroit.

«Outre le fait que c'est 86 minutes de divertissement, Paddington traite de l'exil, d'un réfugié qui arrive dans un pays étranger sur lequel on lui a raconté beaucoup de choses (...) et bien sûr la réalité sera toute différente», déclare à l'AFP Hugh Bonneville.

«Avant de trouver une maison, cet ours va vivre un voyage spectaculaire» et comique lors duquel il sera notamment «poursuivi en voiture à travers Londres par une taxidermiste redoutable jouée par Nicole Kidman», ajoute-t-il.

Sur le tournage, Paddington était représenté par un bâton ou une doublure, remplacés ensuite pas des images de synthèse. L'acteur confie que le tournage a été «techniquement très difficile, en particulier quand vous avez un ours qui fait sa prima donna en ne pointant que rarement le bout de sa truffe avant 5 ou 7 heures du soir».

Une diva si «sacrée» aux yeux de Michael Bond qu'il a décidé de s'assurer légalement que son ours ne vivra pas de nouvelles aventures sous la plume d'un autre après sa mort, vient-il de confier au quotidien The Times.