Pour célébrer ses 20 ans, le Bal en Blanc ramène à l'avant-plan les DJs qui gravitent dans les circuits plus underground. Exit les têtes d'affiches populaires incarnées l'an dernier par le DJ David Guetta et le roi de l'électro-pop Calvin Harris. De quoi redonner un caractère unique à cette tradition du congé pascal.

«David Guetta est un phénomène populaire. Si les gens viennent nous voir en l'ayant déjà entendu en boucle à la radio, on perd un peu ce qui nous rendait unique, explique Michael Armstrong, producteur de la Semaine Bal en Blanc. On veut miser sur des artistes en ascension.»

Après le boom des raves des années 90 et son entrée dans les radios commerciales, la musique électronique s'est démocratisée, donnant un nouveau souffle au Bal en Blanc. L'événement, qui célèbre l'ouverture et la diversité depuis ses débuts, souffre encore de l'image négative attribuée à ce genre de fête nocturne, souvent associée aux drogues et au désordre public.

«Depuis quelques années, on constate une meilleure collaboration de la part des autorités, précise M. Armstrong. Les policiers ont une meilleure compréhension du phénomène. Ils connaissent eux-mêmes plusieurs DJs.»

«Il y a moins de préjugés, même si les médias continuent de parler uniquement du nombre d'arrestations durant l'événement», ajoute-t-il.

À ses débuts, le Bal en Blanc était enraciné dans la communauté gaie. Depuis, la faune hétérosexuelle a réussi à faire sa place sur la piste de danse. En deux décennies, le Bal en Blanc est passé d'un rave underground à un party d'envergure internationale qui réunit 15 000 fêtards au Palais des congrès depuis 10 ans.

Trois salles, trois genres

Pour ce 20e anniversaire, on a reconfiguré la piste de danse géante du Palais des congrès. Une troisième piste de danse s'ajoute et présentera des DJs plus trance avec, en vedette, le duo New Wold Punx.

La première salle célébrera le genre électro dance. On y retrouvera Harwell, connu pour son bootleg Show Me Love. Finalement, la deuxième salle de danse présentera des sons technos plus près des racines de l'événement, le tout mené par le Britannique Carl Cox.