Il scénarise et réalise Adam et Ève, la nouvelle télésérie de Radio-Canada en ondes à partir de cet automne. Claude Meunier fait son retour au petit écran avec une idée originale qui lui est venue il y a deux ans lors d'un voyage en train à travers la France.

«J'ai vu un couple de 80 ans qui avait l'air très bien ensemble, mais qui ne se parlait pas beaucoup. À un certain moment, le monsieur a sorti son appareil photo. Puis ça a été au tour de la dame. Je me suis alors dit qu'à 25 ans, ils devaient sûrement avoir un appareil pour deux, et j'ai commencé à me questionner sur le chemin d'un couple au cours d'une vie», explique Claude Meunier.

Dans Adam et Ève, on suit ainsi un couple à travers trois âges différents, vivant dans un immeuble d'habitation. Chaque semaine, on les verra évoluer autour d'un thème comme la jalousie, l'aventure, la descendance, les enfants, la maladies, etc.

«Le travail s'est beaucoup fait en «mémérage» avec Denys Arcand. On a essayé d'être authentique et pour ça, on s'est parlé de nos histoires, de celles de nos amis ou de nos connaissances, sans jamais inventer. J'ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec lui, on se connaît depuis toujours, il a même travaillé comme consultant sur Ding et Dong! Il est passé proche de réaliser la série, mais il était déjà dans ses projets. Il n'est pas dit qu'un jour il ne le fera pas, mais je vais attendre qu'il gagne un autre Oscar juste pour être sur!», dit-il à la blague.

Des nombreux thèmes abordés dans Adam et Ève, c'est sans doute le mensonge qui a le plus inspiré Claude Meunier. «Je l'ai fait dans La p'tite vie avec le détecteur de mensonge, et là j'ai découvert que le mensonge pouvait changer avec l'âge. Quand ils sont jeunes, ils jouent à se dire toute la vérité pendant quatre heures et c'est insoutenable. Et quand ils sont vieux, ils deviennent des menteurs pathologiques. J'ai vraiment tripé et il y a aura d'autres épisodes sur ce thème», précise Claude Meunier qui est déjà en train d'écrire la seconde saison de la série.

Sa confession sur le divan

«J'ai invité Daniel Bélanger à venir faire un tour sur le tournage. Il est resté trois heures en studio pour voir comment ça se passait sur le plateau. Le soir même, il m'envoyait un mp3 avec la musique thème et les paroles. On capote sur le thème, il est super bon! Sinon, j'ai un projet de film d'humour historique sur nos ancêtres. Qu'est-ce qui fait qu'on est devenus les Québécois qu'on est aujourd'hui?»

Questions / Réponses



Q: Si vous étiez une personnalité qui a marqué l'histoire?

R: J'aurais aimé être Raspoutine, car il a vécu intensément, mais je n'aurais pas voulu mourir comme lui. Sinon, l'un des Beatles, je suis un fan fini depuis que je suis jeune. Peut-être John Lennon, en un peu moins frappé, plus accessible et moins prétentieux. J'aurais aussi aimé être un homme politique avec beaucoup de pourvoir. Peut-être Barack Obama qui réussit tout son plan de match et ses réformes!

Q: Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

R: Dans Millénium pour rencontrer Lisbeth Salander. Je suis fasciné par ce personnage de fille très fort, touchant et troublant. J'aurais aussi aimé vivre dans un roman de Dostoïevski. Je suis fasciné par la Russie et la période de la révolution. Sinon, rencontrer Wallander, le héros de Chaussures italiennes de Henning Mankell. J'adore les romans suédois!

Q: Qui serait l'invité d'honneur au souper de vos rêves?

R: J'inviterais le chef du El Bulli pour qu'il me fasse à manger. Je fais souvent des rêves où je parle à des personnes célèbres. J'aimerais rencontrer Bill Gates et Woody Allen, mon idole numéro un depuis toujours.

Q: Quel était votre premier disque et votre premier livre?

R: Mon premier livre était Bob Morane: La vallée des brontosaures d'Henri Vernes. Je l'ai dévoré et c'est ce qui m'a donné le goût de lire. Mon premier disque était le 45 tours de I Want To Hold Your Hand des Beatles que j'avais acheté après leur passage au Ed Sullivan Show.

Q: Quelle est votre citation favorite?

R: Il y a une phrase d'Albert Camus écrite chez moi sur mon miroir: «Il n'y a pas de honte à être heureux.» Moi j'avais écrit dans mon Journal de Timé: «Le bonheur est aussi injuste que le malheur, il peut frapper n'importe qui».

Si vous ne pouviez plus pratiquer votre métier, quelle profession occuperiez-vous?

Q: J'aurais aimé être astrophysicien. Ça doit nous amener à relativiser beaucoup le stress dans la vie. J'ai fait du droit international alors j'aurais peut-être aimé faire ça aussi. Je ne parle jamais de politique, mais ça me touche énormément.

R: À quoi êtes-vous accro?

Q: Je suis un maniaque de tennis.