La gorge de Rene Bourque est barrée d'une cicatrice, vestige d'un accident dont il a été victime en 2006 et qui aurait pu avoir des conséquences fâcheuses.

« Ce n'était pas beau, se souvient Bourque. Durant un match à Columbus, j'ai bloqué un lancer. La rondelle s'est accrochée dans mon pantalon pendant un instant et je me suis étiré pour la dégager. Au même moment, notre défenseur Jassen Cullimore a frappé Nikolai Zherdev, des Blue Jackets, et il a perdu l'équilibre. Son patin a tranché ma jugulaire.»

L'accident n'a pas fait les manchettes comme ceux de Clint Malarchuk et Richard Zednik, car Bourque a quitté la patinoire avant que le sang ne se répande sur la glace.

« On s'est occupé de moi d'abord dans le vestiaire. J'ai vu les serviettes tachées de rouge et je comprenais que ça n'allait pas. Surtout, je l'ai vu dans le regard du soigneur. J'avais peur. «

Après avoir perdu deux litres de sang, Bourque a été opéré le soir même à l'hôpital.

« Dans les jours qui ont suivi, j'ai cessé de penser au hockey. Tout ce que je voulais, c'était de pouvoir mener une vie normale. Je suis resté cinq jours à l'hôpital, mais j'ai pu revenir au jeu au bout d'un mois. «

De Chicago à Calgary

Cette blessure, survenue après une excellente première saison avec les Blackhawks de Chicago, a marqué le début d'une série d'infortunes qui ont conduit Bourque à perdre son poste.

Il en était venu à souhaiter un changement d'air lorsque les Hawks l'ont échangé aux Flames de Calgary en juillet 2008. « Je détestais les Flames quand j'étais jeune, raconte Bourque. Dans mon coin, tout le monde prend pour les Oilers, car Edmonton est la ville d'importance la plus proche. Alors ç'a été une expérience étrange de me retrouver de ce côté-là de la rivalité. Mais au bout de trois années là-bas, j'en étais venu à haïr les Oilers.

« Sauf qu'à Lac La Biche, les gens ont continué de prendre pour les Oilers même quand je portais l'uniforme des Flames. Ils me souhaitaient du succès... mais ils ne voulaient pas qu'on gagne. «