Vidéotron a annoncé mercredi la conclusion d'une entente avec Rogers Communications en vertu de laquelle la filiale de Quebecor utilisera exclusivement le réseau du géant ontarien pour desservir ses futurs clients de téléphonie sans fil en déplacement à l'extérieur du Québec et de la région d'Ottawa, afin d'offrir un service à l'échelle pancanadienne.

Vidéotron revend déjà le service cellulaire de Rogers dans le cadre d'un accord de marketing.

Certains analystes de l'industrie s'attendaient à ce que Vidéotron s'allie plutôt à Globalive ou à Dave Wireless, des nouveaux joueurs qui n'ont pas acquis de fréquences sans fil au Québec, mais qui en possèdent dans le reste du Canada.

Une porte-parole de Quebecor, Isabelle Dessureault, a indiqué que Rogers disposait du réseau «le plus avancé technologiquement».

Itinérance

Vidéotron s'est aussi entendue avec Rogers sur le partage de tours de transmission à plusieurs endroits au Québec et dans la région d'Ottawa. Les négociations à propos d'autres sites ne sont toutefois pas terminées et se poursuivent avec Rogers de même que Bell Canada et Telus.

En février, le président et chef de la direction de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, avait accusé les trois opérateurs établis de «ralentir» le déploiement du réseau sans fil de Vidéotron en refusant de partager leurs tours à des conditions raisonnables.

L'analyste Phillip Huang, de la banque UBS, croit que Vidéotron n'a pas eu à recourir à l'arbitrage pour en arriver à une entente avec Rogers, compte tenu du laps de temps relativement court dans lequel elle a été conclue.

«Puisque Vidéotron est le premier des nouveaux joueurs à obtenir un accord d'itinérance avec Rogers, cela laisse sous-entendre que les tarifs que Vidéotron a offerts à Rogers sont les plus élevés parmi tous les nouveaux joueurs qui négocient avec Rogers», a écrit M. Huang dans un rapport.

L'analyste a toutefois relevé que les tarifs d'itinérance posent moins problème à Vidéotron qu'aux autres nouveaux joueurs du fait que les Québécois ont moins tendance à recourir à ce service.

C'est au début de 2010 que Vidéotron compte lancer son réseau de téléphonie sans fil.

Prolongation des règles d'exception?

Par ailleurs, Vidéotron a demandé à Industrie Canada, dans une lettre envoyée la semaine dernière, de prolonger l'application des règles d'exception dont bénéficient les nouveaux joueurs du sans fil lors des ventes publiques de fréquences cellulaires.

Lors des enchères du spectre tenues l'an dernier, des blocs de fréquences avaient été réservés aux nouveaux joueurs comme Vidéotron afin de favoriser leur entrée dans le marché. Or, de nouvelles enchères sont prévues au cours des prochaines années et Vidéotron soutient qu'il devra à nouveau se procurer des fréquences pour compléter son réseau.

«La mise en place d'alternatives compétitives dans le marché canadien du sans fil n'est pas encore terminée», a écrit Dennis Béland, directeur des affaires réglementaires pour les télécommunications chez Quebecor Media, dans la lettre envoyée à Ottawa.

Bell, Rogers et Telus s'opposent évidemment à cette requête.

L'action de Quebecor a clôturé mercredi à 19,39 $, en hausse de 0,4 pour cent, tandis que celle de Rogers a terminé la séance à 30,68 $, en baisse de deux pour cent, à la Bourse de Toronto.

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