À la demande des autorités canadiennes, YouTube a retiré hier un clip vidéo montrant comment paralyser en quelques instants le système ferroviaire grâce à «un simple câble de cuivre».

À la demande des autorités canadiennes, YouTube a retiré hier un clip vidéo montrant comment paralyser en quelques instants le système ferroviaire grâce à «un simple câble de cuivre».

Selon ses auteurs, le film visait à forcer les gouvernements à donner suite à 800 demandes territoriales des Premières Nations.

Créé par un groupe anonyme utilisant le nom de «The Railway Ties Collective», le clip de trois minutes commençait par un long texte sur fond noir. «Nous souhaitons faire la promotion de moyens efficaces et non violents pour forcer les gouvernements fédéral et provinciaux à agir devant nos demandes territoriales», pouvait-on lire.

Apparaissait ensuite un homme ganté, se tenant au milieu de la voie ferrée en pleine nuit. En quelques instants, il expliquait en détails comment déclencher le signal d'arrêt d'urgence forçant les opérateurs de trains à immobiliser leurs mastodontes.

De concert avec le ministère fédéral des Transports, les services de police du Canadien National (CN) et du Canadien Pacifique (CP) ont immédiatement déclenché une enquête pour retracer les auteurs du clip. «Ce vidéo dépeint des activités illégales extrêmement dangereuses», a déclaré le porte-parole, Mark Hallman.

Le CN n'a pas voulu faire d'autre commentaire lorsque le clip a été retiré de YouTube, vers 11h30 hier, pour «violation des règles d'utilisation» du site.

Le document a valu à ses auteurs plusieurs commentaires d'internautes en colère, certains allant jusqu'à traiter les autochtones de «terroristes». «Les ingénieurs devraient être armés et défoncer tout blocus de pacotille qui se dresse contre eux», pouvait-on lire dans un des commentaires.

Selon Pierre Fallu, PDG de la Société de promotion de l'industrie ferroviaire, la technique dépeinte par les auteurs du clip peut générer des retards considérables dans tout le réseau. «Il n'y a pas de voies doubles, et les horaires sont faits en fonction de l'utilisation de voies d'évitement. Si un seul train prend du retard, c'est tout les trains qui circulent dans le secteur qui sont affectés, explique-t-il. Et lorsqu'on arrête un convoi long de deux kilomètres, les coûts de redémarrage sont assez élevés.»

La facilité déconcertante avec laquelle les auteurs du film déclenchent les mécanismes d'arrêt d'urgence est cependant «le prix à payer pour avoir un mécanisme extrêmement sécuritaire» «Le système est presque infaillible, mais en échange, il est vulnérable à ce genre d'attaque.»

La semaine dernière, le CN a intenté une poursuite en justice contre des manifestants autochtones qui ont bloqué à deux occasions la circulation des trains de marchandise dans le corridor Toronto-Montréal.