«Cinq, quatre, trois, deux, un... zéro!» A dix heures sonnantes, les portes en verre de la première boutique Apple en France se sont ouvertes samedi au Carrousel du Louvre, à Paris, pour accueillir des milliers de fans de la firme à la pomme, venus depuis l'aube et parfois de loin.

Surexcité, Arthur, 19 ans, arrivé la veille pour ne rien rater de l'événement, soigneusement orchestré par la marque, se précipite dans le magasin, sous les ovations des vendeurs en tee-shirt rouge, qui forment une haie d'honneur dans le magasin.

Suivi aussitôt par des centaines d'autres mordus sur le pied de guerre depuis 6 heures du matin, un public essentiellement masculin. Une poignée d'«applemaniacs» a même passé toute la nuit, dans le froid et sous la pluie, sur le parvis du Louvre.

A l'ouverture, quelque 1500 personnes faisaient déjà la queue à l'entrée du magasin, selon les organisateurs qui en comptaient 4000 vers midi et en attendaient jusqu'à 10 000 dans la journée.

«Ca y est, j'ai été le premier client!», s'exclame Arthur quelques minutes plus tard, après avoir acheté une souris d'ordinateur dernier cri. L'étudiant en informatique brandit le paquet contenant le tee-shirt noir offert aux 5000 premiers visiteurs.

«Cette nuit, je n'arrivais pas à dormir», avoue Matthieu, 33 ans, qui s'est levé au petit jour pour tester les produits phare du groupe américain.

Alors qu'Apple a déjà ouvert, depuis 2001, 276 boutiques dans le monde, notamment à Londres, Pékin, Genève ou encore Sydney, cette première boutique française, qui emploie 150 personnes, a mis longtemps à voir le jour.

«Ca fait des années qu'on en rêve. Apple c'est un monde à part!», s'enthousiasme Laurent, un retraité de 54 ans, sur place depuis près de 24 heures.

À ses côtés, Fabrice Colin, un jeune styliste parisien «fan de Steve Jobs» (le PDG d'Apple), et sa compagne, une américaine de 27 ans, la «seule fille à avoir attendu toute la nuit». Ou encore Jürgen Klotz, un Allemand 37 ans venu tout spécialement de Stuttgart, et Gary Allin, 62 ans, qui ne regrette pas d'avoir fait le déplacement de Californie car «cet emplacement est vraiment spectaculaire!».

Les organisateurs sont, eux, visiblement satisfaits du succès de cette opération de communication, très soignée.

«L'ambiance est électrique, chauffée à blanc. Ca a été beaucoup de travail de préparation, mais c'est un moment magique», explique un vendeur. L'objectif du magasin «n'est pas de pousser à la vente mais d'expliquer les produits, de connecter les clients avec la marque», assure-t-il.

La boutique, ouverte tous les jours de 10h à 20h, s'étend sur 750 mètres carrés face à la pyramide en verre inversée du célèbre musée. Elle a adopté le design épuré propre à la marque: escalier en verre, murs beiges, aluminium, tables en bois clair...

Tout est conçu pour mettre en valeur les produits, que les clients pourront tous tester, des ordinateurs Mac aux baladeurs iPod en passant bien sûr par l'iPhone, un des grands succès de la marque.

L'étage, lui, est dédié aux services, avec un «genius bar» permettant aux clients de résoudre leurs soucis techniques et de faire réparer leurs appareils en panne.

Mais chez Apple, on pense déjà à l'ouverture, la semaine prochaine, d'une boutique à Montpellier, puis d'un deuxième Apple Store à Paris, près de l'Opéra, en 2010... et pourquoi pas un jour d'une vitrine sur les Champs-Elysées.