Des scientifiques de Hewlett-Packard ont réussi à créer un «memristor», soit l'élément d'un circuit qui pourrait permettre de fabriquer des ordinateurs beaucoup plus petits, plus puissants et plus intelligents.

La nouvelle composante électronique a été imaginée en 1971, mais n'a que récemment été fabriquée, écrivent les chercheurs de Hewlett-Packard dans la revue Nature.

Cet élément d'un circuit pourrait permettre de produire des puces qui utiliseraient beaucoup moins d'énergie que la mémoire vive DRAM actuellement utilisée dans la plupart des ordinateurs.

L'utilisation de memristors pourrait par exemple permettre aux ordinateurs de démarrer beaucoup plus rapidement et de se rappeler la session précédente même après avoir été éteints.

«Si vous ouvrez votre ordinateur, il apparaîtra automatiquement comme il l'était quand vous l'avez éteint», a déclaré à Reuters Stanley Williams, directeur de l'équipe d'HP qui a conçu le memristor.

De même, le chercheur explique qu'un four micro-ondes équipé d'un tel circuit pourrait choisir le temps de cuisson de chaque aliment en se fiant à l'information amassée au fil du temps.

Les memristors ont à l'origine été décrits dans les travaux du professeur Leon Chua, de l'Université de Californie à Berkeley.

Il y expliquait que le memristor était l'élément manquant d'un circuit électrique, venant s'ajouter au condensateur, à la résistance et à l'inducteur.

En entrevue au New York Times, Leon Chua a expliqué qu'il n'avait pas travaillé sur cette idée depuis plusieurs dizaines d'années et qu'il avait été surpris quand HP l'a contacté il y a quelques mois.

«Je n'aurais jamais pensé vivre assez longtemps pour voir ça arriver», a-t-il confié à Associated Press.

L'idée du memristor, développée il y a près de 40 ans, est maintenant du domaine public.

Mais les scientifiques de Hewlett-Packard ont appliqué pour obtenir les brevets qui viendront protéger leur version de la composante.

Hewlett-Packard croit que les memristors pourraient se retrouver sur le marché des semi-conducteurs dans cinq ans.