C'est un courriel parmi tant d'autres. Un courriel qui semble provenir de votre institution financière et qui vous dit que votre dernière transaction par Internet n'a pas été enregistrée en raison d'un trop grand nombre de transactions simultanées. On est pressé, fatigué et on répond rapidement, comme à tous les autres courriels, sans même se méfier des informations que l'on divulgue, croyant s'adresser à notre banque.

C'est un courriel parmi tant d'autres. Un courriel qui semble provenir de votre institution financière et qui vous dit que votre dernière transaction par Internet n'a pas été enregistrée en raison d'un trop grand nombre de transactions simultanées. On est pressé, fatigué et on répond rapidement, comme à tous les autres courriels, sans même se méfier des informations que l'on divulgue, croyant s'adresser à notre banque.

Puis, en l'espace de quelques heures, notre compte bancaire est vidé! Qu'on ait 400 $ ou 10 000 $, il ne reste plus rien. Des virements sont effectués simultanément sur d'autres comptes bancaires et l'argent est retiré dans plusieurs guichets automatiques, le tout assez rapidement pour que l'institution financière n'ait pas assez de temps pour constater une anomalie à notre dossier. Bien sûr, l'anomalie est constatée et notre compte est aussitôt bloqué par l'institution financière, mais il est souvent trop tard.

Dans la région, comme partout ailleurs au Québec, on ne compte plus le nombre de courriels de ce genre reçus, autant sur les adresses personnelles que les adresses d'entreprises. Difficile cependant d'établir le nombre exact de personnes ayant mordu à l'hameçon malgré elles. «Ce qu'on observe, c'est évidemment que ce genre de crime est constamment en hausse», indique la porte-parole de la Sécurité publique de Trois-Rivières, Carole Arbelot.

L'hameçonnage, communément appelé le «phishing», est un acte frauduleux encore très récent, tellement que les autorités policières du pays n'ont pas encore eu le temps d'adapter leur système d'enregistrement des plaintes pour regrouper les plaintes d'hameçonnage dans la même catégorie.

Quoi qu'il en soit, les techniques de fraude par hameçonnage sont de plus en plus sophistiquées et peuvent même mener au vol d'identité pur et simple. «Le phénomène est le même pour toutes les institutions financières.

Des fraudeurs copient notre site Internet avec tellement de précision que n'importe qui peut s'y méprendre. En général, on retrouve un lien sur le courriel, menant à un faux site Internet de la banque», explique Denis Dubé, porte-parole de la Banque Nationale.

La conception de ce genre de site requiert évidemment l'intervention

de professionnels. C'est pourquoi la Gendarmerie royale du Canada a rapidement conclu qu'il ne pouvait s'agir que de réseaux de voleurs. Des réseaux très bien organisés, similaires aux gangs de rues, explique Louis Robertson, caporal à la section Analyses et renseignements de la GRC.

«Les réseaux s'étendent au point que les fraudeurs réussissent à acheter les informations de certaines personnes qui possèdent des comptes dans les institutions financières. Souvent, ce sont des jeunes qui acceptent de vendre leur compte en banque en échange d'un peu d'argent. Par la suite, les fraudeurs transigent par ces comptes pour faire des virements et des retraits d'argent comptant», précise M. Robertson.

Même en Mauricie

Et ce genre de phénomène ne se produit pas seulement qu'à Montréal ou Toronto. En effet, Le Nouvelliste a appris que même à Trois-Rivières, certains jeunes ont accepté de vendre leurs informations.

Il y a quelques semaines à peine, une jeune femme de 17 ans a vu son compte bancaire fermé dans une institution bancaire du secteur Cap-de-la-Madeleine, puisque les enquêteurs avaient pu faire la preuve qu'elle avait vendu ses informations à l'un de ces réseaux.

«Nous savons bien que les réseaux organisés, comme les gangs de rues, se situent surtout à Montréal. En région, ce n'est pas encore une problématique. Mais avec les fraudes technologiques, les fraudeurs peuvent frapper autant en région que dans les grands centres», indique Louis Robertson.

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