La progression du télétravail et la popularité croissante de l’internet des objets ne font qu’intensifier les cybermenaces. Quelles stratégies de base mettre en place pour mieux protéger sa PME ? C’est la question à laquelle répond Mathieu Hinse, conseiller principal renseignement et cybermenaces chez Desjardins.

La règle de base

L’expert est catégorique, c’est la règle numéro 1 en matière de cybersécurité. Un mot de passe robuste est long, il contient des lettres et des chiffres, des minuscules et des majuscules ainsi que des symboles et ne s’applique pas à tous les sites que vous consultez. « D’abord, on ne le partage pas. Ensuite, soleil123 ou écrire le mot de passe sur le bureau, c’est un peu comme l’offrir en cadeau », explique-t-il. L’excuse d’agir ainsi par peur d’un oubli n’est pas non plus légitime, car il existe de nombreux gestionnaires de mots de passe. Autre règle, chaque employé doit avoir un compte exclusif. Ainsi, il est simple de savoir qui a accédé à quoi et quand. « On imagine la cybermenace toujours à l’externe, mais elle peut aussi venir de l’interne », confirme l’expert.

Limiter les accès

Mathieu Hinse croit que les entreprises ont tout intérêt à limiter l’accès aux données informatiques. Pour lui, celles-ci devraient être disponibles en fonction du rôle qu’occupe l’employé dans l’entreprise. « Vous ne faites pas partie du département de la comptabilité, vous n’avez pas besoin d’avoir accès aux données qui se trouvent dans la banque de renseignements de la paie. C’est la bonne vieille chaîne de qui a accès à quoi. »

Les mises à jour

Autre règle importante, faire régulièrement les mises à jour de sécurité de ses équipements et logiciels pour corriger les failles de sécurité. Même chose en ce qui concerne les antivirus. D’ailleurs, ceux achetés à la papeterie du coin ne sont pas toujours infaillibles. « Il y a des millions de nouveaux virus chaque année. Il vaut mieux s’assurer que les antivirus soient efficaces et mis à jour régulièrement. Si on ne sait pas comment faire ou quoi choisir, on peut se référer à une firme spécialisée dans le domaine », conseille le professionnel. Il ajoute qu’il ne faut pas y voir une dépense, mais un investissement. « Vous ne pouvez même pas imaginer ce que cela peut coûter en cas de cyberattaque. Cela peut même mettre en péril des entreprises, alors il vaut mieux prévenir que guérir. »

Les courriels

L’hameçonnage à partir des courriels est toujours une méthode très populaire des fraudeurs. Il faut toujours être attentif aux indices mettant en doute l’origine réelle du courriel, notamment si le message comporte une pièce jointe ou présente une incohérence de forme ou de fond. Même si l’expéditeur est le bon, il a pu aussi, à son insu, vous envoyer un courriel infecté. « On se méfie des demandes urgentes, qui exigent des informations confidentielles ou qui vous recommandent de garder le secret, etc. Tout ce qui vous fait douter doit vous amener à contacter votre interlocuteur pour vérifier qu’il est à l’origine du message. »