Lorsque Hudson Jean-Michel est arrivé d’Haïti à 14 ans avec son père et ses frères, il a rapidement dû prendre ses responsabilités et travailler, notamment comme camelot pour La Presse. Il a appris très jeune à dépenser selon ses moyens. Depuis 2003, il fait son budget et il a acheté une première propriété en 2004. Il investit maintenant aussi en Bourse. Celui qui vient d’avoir 50 ans prévoit arrêter de travailler dans trois ans pour être plus présent à la maison pour ses enfants de 8 et 5 ans. « C’est vraiment ma priorité aujourd’hui. »

Mais une retraite à 53 ans ne tombe pas du ciel ! Pour y arriver, non seulement il faut faire un budget, mais il faut aussi le respecter. « Le plus important, c’est de ne pas budgéter l’argent qu’on n’a pas », explique Hudson Jean-Michel qui, comme consultant en informatique, est bien conscient qu’il peut s’écouler plusieurs mois entre la réalisation d’un mandat et le paiement.

Sa femme, qui est salariée, assure toutefois une certaine stabilité dans les entrées des revenus. Mais respecter un budget se traduit par des choix au quotidien. Envie d’une piscine ? Pas question de l’acheter à crédit ! « Il faudra la budgéter », affirme Hudson Jean-Michel.

D’autant plus que les parents de sa femme habitent en France, alors il est très important pour la petite famille d’aller les voir régulièrement. « Nous sommes quatre, alors c’est minimum 4000 $ pour les billets d’avion, et il faut toujours être prêts à y aller. »

Profiter des programmes gouvernementaux

Une motivation à épargner pour Hudson Jean-Michel est de bénéficier des initiatives gouvernementales. Il a rapidement commencé à cotiser à son régime enregistré d’épargne-retraite (REER) pour réduire sa facture fiscale. Puis, il s’est servi du régime d’accession à la propriété (RAP) pour acheter son premier duplex en 2004. Maintenant aussi propriétaire d’une maison, il a encore plusieurs dépenses liées à cet immeuble à revenus, en plus de celles pour les enfants qui sont déductibles d’impôt. Chaque année, vers la mi-novembre, il va voir son comptable pour faire le bilan.

« Il regarde où j’en suis avec mes revenus et avec mes dépenses, il me dit combien investir dans mon REER pour ne pas avoir à payer d’impôts et dans les mois qui suivent, j’économise davantage. »

Il cotise aussi toujours au maximum dans le régime enregistré d’épargne-études de ses enfants.

« C’est un régime super intéressant parce qu’en plus du rendement des placements, il permet d’aller chercher des subventions gouvernementales, soit 20 % au fédéral et 10 % pour le provincial pour la première tranche de 2500 $ versés par année par enfant », explique Vanessa Houghton, planificatrice financière chez Banque Nationale.

Investir en Bourse et dans l’immobilier

À sa banque, Hudson Jean-Michel a un portefeuille d’investissement risqué et depuis deux ans, il investit lui-même ses nouvelles économies dans des entreprises cotées en Bourse.

Ma règle, c’est d’investir uniquement l’argent dont je n’ai pas besoin. Il faut se documenter beaucoup, mais j’aime ça !

Hudson Jean-Michel

Il pense aussi acheter un autre immeuble à revenus.

« Lorsqu’on investit, il faut s’assurer de toujours rééquilibrer son portefeuille pour s’assurer de maintenir une bonne répartition d’actifs et une bonne diversification géographique et sectorielle en respectant son profil d’investisseur, affirme Vanessa Houghton. Un planificateur financier peut faire ce travail, en plus du plan de retraite pour voir si les revenus seront suffisants. »

Hudson Jean-Michel et son ami avec qui il a fondé une firme de consultation en informatique prévoient arrêter de travailler dans trois ans.

« Nous continuerons à faire rouler l’entreprise en embauchant des employés, précise-t-il. Je pourrai ainsi m’occuper de mes investissements tout en étant davantage présent pour mes enfants. »