Royal Lévesque a toujours géré ses finances avec son instinct. Sans faire de budget, il sait où va son argent. Même s’il avait un statut précaire dans le milieu de l’éducation, il a acheté sa première propriété parce qu’il voyait cet investissement comme une façon d’avoir plus de sécurité. Après avoir obtenu sa permanence et le régime de retraite qui vient avec, il a continué d’investir en immobilier malgré les défis. Aujourd’hui retraité, il peut se gâter parce qu’il a plus d’argent accumulé que ce dont il a besoin.

« Célibataire, j’ai acheté mon premier duplex en copropriété dans l’ouest de Montréal en 1979, une époque où les prix étaient bas dans ce secteur, mais les taux d’intérêt étaient élevés, se souvient M. Lévesque. C’est certain qu’il fallait que je fasse des choix de consommation en conséquence. »

« Acheter une propriété pour y résider n’est pas qu’une question d’argent, c’est aussi une question de qualité de vie », affirme Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers.

Quelques années plus tard, M. Lévesque a d’ailleurs vendu cette copropriété parce qu’il souhaitait vivre dans une maison. En 1989, il a acheté un immeuble de six logements à Verdun, un secteur qui avait besoin d’amour à l’époque.

Pour moi, l’immobilier est un investissement concret qui prend de la valeur avec le temps. Mais il faut aimer bricoler ! Si ça n’avait pas été le cas, j’aurais revendu cet immeuble après six mois. J’ai investi beaucoup de temps et d’argent dans ces logements. D’autres passent leurs fins de semaine à faire du vélo !

Royal Lévesque, retraité

L’immobilier a fini par rapporter financièrement à M. Lévesque, mais cela lui a aussi beaucoup donné humainement. « J’aimais le contact avec les locataires même s’ils n’étaient pas toujours faciles à gérer. »

Investir en Bourse

Après 35 ans de services en éducation, M. Lévesque a pris sa retraite il y a 10 ans et il a investi encore plus de temps dans ses logements. Mais, en 2019, il en a eu assez. Il a vendu l’immeuble. Plutôt que d’investir la somme obtenue dans des fonds communs proposés par un conseiller financier à la banque, comme il l’a déjà fait à l’occasion avec des résultats « qui ne sont pas mirobolants », il est allé vers le courtage en ligne.

« J’ai acheté des actions de grandes organisations canadiennes assez sécuritaires, mais elles ont perdu le tiers de leur valeur au printemps 2020, avant de remonter, précise-t-il. Je me dis qu’avec le temps, elles prendront de la valeur et rapporteront des dividendes. »

Simon Préfontaine est toutefois d’avis qu’en étant mieux diversifié, il pourrait réduire son risque tout en faisant plus de rendement.

Un régime de retraite peu indexé

En ce moment, Royal Lévesque n’a pas besoin de ce rendement parce qu’il maintient son train de vie avec sa rente. Toutefois, son régime de retraite est peu indexé.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers

Souvent, l’indexation ne suit pas le coût de la vie et cela commence à paraître seulement après plusieurs années à la retraite. Des gens réduisent leur train de vie avec l’âge, par exemple s’ils voyagent moins, mais d’autres ont besoin de plus en raison de problèmes de santé. Il faut être prévoyant.

Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers

Toutefois, grâce à ce qu’il a accumulé, M. Lévesque peut se gâter davantage, tout en respectant une certaine limite. Au printemps, il a vendu son condo et en a acheté un nouveau plus luxueux et mieux situé en vendant un peu d’actions.

« J’ai décidé d’être bien 365 jours sur 365, plutôt que d’aller vers une idée de grandeur, comme une croisière de six mois. Mais, en 2022, avec la pandémie qui se calme, j’aimerais recommencer à voyager. Je n’ai pas d’héritiers, j’ai travaillé fort toute ma vie, je veux avoir du plaisir et des projets. »