Lorsque Jean-François Richard a perdu sa conjointe en raison d’un cancer, il avait 41 ans et un bébé de 14 mois dans les bras. Accablé par la peine, il a été obligé de rapidement se ressaisir et de prendre sa situation financière en main, alors qu’un des deux salaires de la famille venait de disparaître.

En s’occupant de la succession, il a aussi réalisé que les finances de sa conjointe morte précocement étaient loin d’être reluisantes. « Ses cartes de crédit étaient pleines et ses dettes équivalaient à un an de salaire, raconte-t-il. J’ai eu plusieurs créanciers après moi pendant des mois. J’ai dû refaire mon budget des dizaines de fois, trouver des liquidités, vendre des biens et mettre plusieurs dettes sur mes cartes de crédit. Cela a grandement affecté ma cote. Lorsque je me levais la nuit pour changer la couche de ma fille, je pensais à ma situation financière. »

Pendant ces moments difficiles, Jean-François n’a d’ailleurs pas eu d’aide de proches pour voir aux responsabilités familiales. « Mes parents sont morts et je n’avais pas de gardienne non plus, donc j’ai tout fait à la maison », affirme-t-il.

Heureusement, il affirme avoir un employeur de choix qui l’a épaulé pendant ces années. « Comme je suis dans le domaine manufacturier, je ne pouvais pas faire de télétravail ni avoir une flexibilité dans mon horaire, mais mon employeur comprenait très bien que je ne pouvais pas faire d’heures supplémentaires le soir, parce que je devais aller chercher ma fille à la garderie », raconte-t-il.

Retourner sur le droit chemin

Régler la succession lui aura finalement pris trois ans. Ensuite, il a eu besoin d’un plan pour retourner sur le droit chemin. « Je suis allé chercher une planificatrice financière et un conseiller financier qui ont été extraordinaires, affirme-t-il. Nous avons fait un plan, avec des priorités à court et à moyen terme, et nous l’avons mis en œuvre. »

Avec un seul revenu familial et 100 % des dépenses, tout a été passé au peigne fin : chaque dépense, chaque crédit d’impôt disponible et chaque élément important afin de constituer un filet de sécurité pour la famille monoparentale.

À l’époque, je n’avais pas commencé à me créer un fonds d’urgence, à économiser pour mon enfant, à investir pour ma retraite. J’ai dû tout faire ça.

Jean-François

« Ça me demandait beaucoup de motivation et de rigueur, mais j’ai vraiment été bien conseillé, ajoute-t-il. Par exemple, j’investissais dans mon régime enregistré d’épargne-retraite [REER], puis avec le remboursement d’impôt, je remboursais mes dettes. »

Deux ans plus tard, il a retrouvé une cote de crédit enviable et il a pu acheter sa première maison en utilisant le régime d’accession à la propriété (RAP).

Voir le bout du tunnel

Maintenant installé confortablement dans sa maison, qui a déjà pris énormément de valeur ces dernières années, Jean-François, qui fêtera bientôt son 50e anniversaire, peut enfin mieux respirer. « J’ai fait de très bons choix et une chance que j’avais très bien calculé mes affaires avec ma planificatrice financière et mon conseiller financier pour ne pas prendre un trop gros prêt hypothécaire, parce que les taxes ont augmenté et les taux d’intérêt aussi, souligne-t-il. Lorsqu’on est seul pour acheter une maison, il faut vraiment avoir les reins solides financièrement. »

Pour s’assurer de maintenir sa capacité d’épargne, il a dû garder une discipline financière en continuant à limiter les dépenses, mais il voit le bout du tunnel.

C’est très satisfaisant de savoir que j’ai réussi à stabiliser ma situation, à prévoir ma retraite que je prendrai dans 10 ou 15 ans et à sécuriser l’avenir financier de mon enfant.

Jean-François

« Ce fut extrêmement difficile, mais je suis très satisfait de mes choix et j’espère que ma fille saura voir les efforts que j’ai faits pour elle lorsqu’elle sera plus grande. »

Maintenant âgée de 9 ans, sa fille peut même profiter de vacances au bord de la mer avec son papa. « Les années de grande austérité sont derrière nous, mais je lui montre quand même l’importance d’économiser des sous dans son petit cochon et de réfléchir avant de faire une dépense. C’est important pour moi de lui enseigner alors qu’elle est jeune les bases d’une saine gestion des finances personnelles. »