La performance de fin d’exercice présentée jeudi par Québecor a été reçue timidement par les investisseurs malgré une hausse des revenus plus forte que prévu et une bonification plus importante du dividende que ce à quoi on s’attendait.

Si la progression de 27 % des revenus à 1,5 milliard surpasse les attentes des analystes, la hausse de 17 % à 565 millions du bénéfice avant impôt, intérêt et amortissement ajusté s’avère inférieure aux prévisions.

Québecor – dont la principale filiale est Vidéotron – a réalisé l’an passé une percée canadienne très attendue en rachetant les activités de Freedom Mobile auprès de Rogers pour devenir le quatrième acteur en importance dans l’industrie du sans-fil au pays aux côtés de Bell, Telus et Rogers.

L’ajout de 66 000 nouveaux abonnés aux services en téléphonie mobile du conglomérat montréalais durant les mois d’octobre, novembre et décembre apparaît décevant en rapport aux anticipations du marché qui s’élevaient à plus de 70 000. Québecor avait ajouté 89 000 nouvelles lignes en téléphonie mobile au cours du trimestre précédent.

Ce résultat pourrait inquiéter des investisseurs quant à l’ampleur des réductions de prix qui seront nécessaires pour gagner des parts de marché, soutient l’analyste Vince Valentini, de la TD, dans une note envoyée jeudi à ses clients.

Il ajoute cependant être peu inquiet. « Je suis convaincu que les nouveaux outils de marketing et l’amélioration progressive de la perception de la qualité du réseau par les consommateurs permettront à Freedom Mobile de gagner des parts de marché sans pour autant réduire les prix », précise-t-il.

Le chef des finances de Québecor, Hugues Simard, n’a pu s’empêcher de démontrer sa frustration durant la conférence téléphonique organisée en marge de la présentation des résultats en constatant « l’accueil » réservé à la performance trimestrielle en téléphonie mobile.

« Je suis étonné de constater que notre performance dans le domaine du sans-fil puisse ne pas être suffisamment bonne, a-t-il affirmé. Elle est plutôt bonne à 66 000 ajouts nets compte tenu qu’on avait seulement ajouté 13 000 nouvelles lignes durant le trimestre correspondant l’an passé et alors que Freedom n’avait pas fait grand-chose. »

Le revenu moyen par utilisateur a reculé de 7 % à 36,29 $ durant le trimestre, un repli plus prononcé que ce qui était prévu par les experts. Cette mesure de performance a assurément été affectée par l’intensification de la concurrence dans le sans-fil.

À ce propos, Pierre Karl Péladeau a notamment souligné en conférence téléphonique faire face à des mesures de représailles particulièrement hostiles de la part de la concurrence (Bell notamment) qui offre, dit-il, des forfaits incluant l’accès internet au Québec à un prix historiquement bas se situant à un coût 40 % inférieur à leurs forfaits équivalents hors Québec. « Pendant combien de temps vont-ils maintenir cette disparité presque honteuse entre leurs propres clients ? », a-t-il lancé.

Québecor a par ailleurs pris certains observateurs au dépourvu en majorant son dividende de 8,3 %. « Je m’attendais à ce que la réduction de la dette soit prioritaire jusqu’à ce que l’entreprise obtienne une notation de première qualité (investment grade rating). La solidité des flux de trésorerie a toutefois probablement convaincu le conseil d’administration que les deux objectifs sont réalisables », estime Vince Valentini.

Au cours boursier actuel, le rendement du dividende s’élève approximativement à 4 %.

L’action de Québecor a terminé la séance de jeudi en baisse de plus de 2 % à la Bourse de Toronto.