Faute d'obtenir un chiffre sur les ventes de la nouvelle montre connectée d'Apple, Wall Street a été déçue mardi par celles de l'actuel produit vedette, l'iPhone, ignorant de nouveaux envols spectaculaires des résultats financiers du groupe informatique américain.

Apple a annoncé un bond de 38% pour son bénéfice net, à 10,7 milliards de dollars, et de 33% pour son chiffre d'affaires, à 49,6 milliards de dollars, sur le troisième trimestre de son exercice décalé (avril-juin).

Cela n'empêchait pas l'action Apple de perdre 6,70% à 121,99 dollars vers 18h00 dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse.

En cause: Apple dit viser «seulement» 49 à 51 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur le trimestre entamé début juillet, une déception pour les analystes qui espéraient arriver tout en haut de cette fourchette.

La marque à la pomme a par ailleurs annoncé avoir vendu 47,5 millions d'iPhone, tous modèles confondus, entre début avril et fin juin. C'est 35% de progrès sur un an, mais les experts les plus optimistes espéraient dépasser les 50 millions.

L'iPhone est crucial pour les résultats d'Apple en raison de son énorme poids dans les comptes: il représentait encore 63% du chiffre d'affaires ce trimestre.

Lors d'une téléconférence explicative avec des analystes, le directeur général Tim Cook a néanmoins souligné que ses ventes continuaient de croître «trois fois plus vite que le marché global des téléphones intelligents», et affirmé que le taux de clients gagnés parmi les utilisateurs d'Android (le système d'exploitation mobile de Google) n'avait jamais été aussi élevé.

Les ventes d'iPhone ont notamment grimpé de 87% en Chine, un pays clé où le chiffre d'affaires total du groupe (+112% sur un an à 13,2 milliards de dollars) dépasse désormais celui réalisé en Europe (+19% à 10,3 milliards).

Des montres sous le sapin

Pour ce qui est d'un autre produit très en vue, la montre connectée Apple Watch lancée en avril, le groupe n'a pas dévoilé de résultats de ventes précis «pour ne pas donner d'indices à la concurrence» sur ce qui constitue sa première nouvelle catégorie d'appareil depuis 2010, a fait valoir sa direction.

Dans les comptes publiés mardi, la montre est intégrée à une catégorie baptisée «autres produits», recouvrant aussi par exemple les baladeurs musicaux iPod en perte de vitesse ou les casques Beats rachetés l'an dernier.

Cette catégorie affiche un chiffre d'affaires en hausse de 49% sur un an, et de 56% sur un trimestre, à 2,6 milliards de dollars. Le directeur financier, Luca Maestri, a précisé aux analystes que «l'Apple Watch a représenté bien plus que 100% de la croissance de la catégorie, et a plus que compensé le déclin des ventes d'iPod et d'accessoires».

Le directeur général, Tim Cook, a fait état de son côté de retours de clients «incroyablement positifs».

«Nos ventes de juin étaient plus élevées que celles d'avril ou mai», a-t-il aussi affirmé, contredisant des estimations médiatisées de la société de recherche Slice Intelligence évoquant un récent plongeon de 90% des achats de la montre comparée aux semaines suivant le lancement.

«Nous sommes convaincus que la montre sera l'un des principaux cadeaux pour la saison des fêtes», a assuré Tim Cook.

200 milliards de dollars en réserve

Parmi les autres produits clés du groupe, 4,8 millions d'ordinateurs Mac ont été écoulés, soit une croissance de 9% à contre-tendance sur un marché du PC en recul depuis plusieurs années.

À un peu plus de 6 milliards de dollars, le chiffre d'affaires des Mac dépasse même celui des tablettes iPad (4,5 milliards de dollars de chiffres d'affaires pour 10,9 millions d'unités vendues sur le trimestre).

M. Maestri a par ailleurs noté qu'Apple avait terminé le trimestre avec 202,8 milliards de dollars de liquidités, dont 89% conservées à l'étranger. C'est la première fois que le seuil des 200 milliards est dépassé.

Le groupe a reversé des sommes importantes à ses actionnaires ces dernières années via des dividendes et des rachats d'actions, mais en préférant les financer par la dette plutôt que de puiser dans ses liquidités.