Le géant des télécommunications BCE (T.BCE) a affiché jeudi un bénéfice du premier trimestre en baisse de 13,5%, ce qui était essentiellement attribuable à une dépense liée à son long conflit devant les tribunaux contre son concurrent Québecor.

Mais en excluant cet élément, les activités de télécommunications et médiatiques de BCE ont affiché une croissance par rapport au même trimestre l'an dernier.

La société montréalaise a engrangé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 532 millions $, comparativement à celui de 615 millions $ réalisé un an plus tôt. Le bénéfice par action s'est établi à 63 cents, contre 79 cents l'an dernier.

Le déclin était essentiellement attribuable à un jugement de la Cour d'appel du Québec qui a forcé BCE à verser, en mars, un dédommagement à Vidéotron et TVA dans une affaire de piratage de signal satellite.

Le câblodistributeur et le réseau de télévision, deux propriétés de Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]], affirmaient avoir perdu des revenus parce que des consommateurs ont piraté, pendant plusieurs années jusqu'en 2005, le signal satellite de Bell ExpressVu.

BCE a inscrit à ses livres une provision de 137 millions $ concernant ce litige.

En excluant ces frais, le bénéfice ajusté de BCE a progressé de 12,6% par rapport à l'an dernier, atteignant 705 millions $, soit 84 cents par action, essentiellement grâce à la privatisation de sa filiale Bell Aliant l'an dernier et à un plus faible taux d'imposition sur le revenu.

Les revenus d'exploitation trimestriels de BCE ont progressé de 2,8% pour se chiffrer à 5,24 milliards $, comparativement à un peu moins de 5,1 milliards $ l'an dernier.

Ces résultats ont surpassé les attentes des analystes, qui visaient en moyenne un bénéfice par action ajusté de 79 cents, ainsi qu'un chiffre d'affaires de 5,23 milliards $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

La plus grande partie de la croissance des revenus a été observée dans les services sans fil - dont les revenus ont gagné 9,7% à 1,64 milliard $, avec un revenu mensuel moyen de 60,83 $ par client.

BCE a accueilli 35 373 nouveaux clients à ses services sans fil au cours du trimestre, ainsi que 60 863 clients à son service de télévision Bell Fibe, ce qui a été partiellement contrebalancé par la perte de 33 873 abonnés à son service de télévision par satellite. Son service de connexion internet a gagné 39 650 clients, tandis que ses services téléphoniques filaires aux particuliers et aux entreprises en ont perdu 109 939.

La société a dit avoir été touchée au premier trimestre par une récente décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui a éliminé le préavis de 30 jours que devaient donner les clients aux entreprises de télécommunications avant de pouvoir annuler leur service de télévision, d'Internet et de téléphonie.

Ce changement réglementaire a forcé les entreprises à inscrire un mois additionnel de désactivations d'abonnés, et BCE a affiché une perte nette de 19 616 abonnés dans l'ensemble - soit 7702 pour la télévision, 7505 pour l'Internet et 4409 pour les lignes téléphoniques filaires.

Une autre décision du CRTC a raccourci la durée des contrats de service sans fil, ce qui signifie que l'industrie devrait s'attendre à une «double cohorte» d'expirations d'abonnements.

Les dépenses de fidélisation des clients aux services sans fil de Bell ont bondi de 10,2% à 173 millions $ au premier trimestre.

Lors d'une conférence téléphonique pour discuter des résultats, le chef de la direction de BCE, George Cope, a indiqué aux analystes que la société avait déjà anticipé la double cohorte et qu'elle tentait de traverser cette situation «le plus rapidement possible».

L'action de BCE a perdu jeudi 96 cents, soit 1,8%, pour clôturer à 53,19 $.